On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Ce célèbre proverbe a sans doute conduit la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) à rédiger une loi clé en main intitulée : « entreprendre en agriculture ». Depuis les grandes manifestions de cet hiver, les agriculteurs attendent que les promesses soient tenues, mais ne voient rien venir. L’aide à la trésorerie via la Banque publique d’investissement (BPI) n’a pas vu le jour, alors que la situation devient critique pour de nombreuses exploitations suite aux récoltes catastrophiques.

Et puis, le projet de loi d’orientation agricole a vu son processus législatif stoppé net par la dissolution. « On s’est donc permis de rédiger des articles de loi », a expliqué le président de JA, Pierrick Horel, lors de la conférence de presse de rentrée, le 29 août. « Tous les sujets sont là : ceux qui tiennent à la dignité et l’avenir du métier, à la compétitivité, au revenu des agriculteurs et à la simplification », a ajouté le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau.

L’objectif de ce texte présenté par la profession agricole est de donner envie d’entreprendre en agriculture en fixant un cap clair : pouvoir produire pour assurer la souveraineté alimentaire du pays, via la reconnaissance de la production agricole comme intérêt général majeur de la nation. Dans cet objectif, la création d’un produit d’épargne populaire pour soutenir les projets de souveraineté alimentaire est une priorité. Le texte reprend aussi l’idée de mettre en place le guichet unique pour accompagner les agriculteurs, la création d’outils fiscaux favorisant la résilience des exploitations ou encore l’accès aux moyens de production, par exemple les intrants ou la gestion de l’eau.

« Nous n’avons pas un positionnement de politique politicienne, mais nous avons mis quelque chose de sérieux sur la table », a déclaré Arnaud Rousseau. Maintenant, c’est à l’État et aux députés de se saisir de ces mesures et de les mettre rapidement à l’agenda, « faute de quoi, nos décideurs politiques porteront la responsabilité de la colère des agriculteurs », mettent en garde les deux syndicats.