« L’avis de l’EFSA du 15 mai dernier est clair, il ne condamne pas l’acétamipride », a déclaré le directeur général de la CGB, Nicolas Rialland, lors de l’assemblée générale des betteraviers de l’Eure. C’est pourquoi la Confédération générale des betteraviers et 8 autres organisations agricoles* ont demandé au gouvernement, dans un communiqué du 23 mai, de leur permettre d’utiliser au plus vite cette molécule autorisée jusqu’en 2033 en Europe, mais interdite en France.

Selon ces organisations, « cette interdiction pénalise injustement les agriculteurs français… Elle affaiblit notre souveraineté alimentaire et nos filières, au profit de productions importées toujours plus nombreuses, bénéficiant de cette protection, ce qui, in fine, ne protège pas davantage le consommateur français. »

En 2020, la France avait fourni à la Commission européenne de nouvelles données scientifiques visant à démontrer la toxicité de l’acétamipride, dans le but de faire interdire cette substance active au niveau européen. Mais l’EFSA avait rendu un premier avis en janvier 2022, réfutant les allégations françaises tout en recommandant d’évaluer l’acétamipride en prenant en compte de nouveaux critères. Puis le 15 mai dernier, ne pouvant statuer à ce stade sur l’innocuité de la substance active pour la santé humaine, L’EFSA a recommandé d’abaisser la Limite Maximale des Résidus (LMR) pour 38 produits.

Changer la loi

Les organisations agricoles expliquent que les LMR existantes sont au niveau minimal depuis des années et respectent déjà les recommandations de l’EFSA pour de nombreuses productions (betteraves sucrières et potagères, noisettes, pommes de terre, carottes, radis, navets, oignons, échalotes, maïs doux, endives, lentilles, poireaux, rhubarbes, riz).

Selon la profession agricole, « l’EFSA valide le maintien de l’autorisation de l’acétamipride au niveau européen, en améliorant les connaissances techniques sur cette molécule et en accentuant le niveau de protection des consommateurs européens par mesure de précaution. » Il n’y a donc plus lieu de l’interdire en France. « Nous restons pleinement mobilisés pour faire changer la loi au plus vite et restaurer les moyens de production betteraviers », a déclaré le président de la CGB, Franck Sander.

* CGB (betteraves), FNAMS (multiplication de semences), FN3PT (plants de pommes de terre, FNP Fruits, Légumes de France, Association Nationale Pommes Poires, ANPN (noisettes), UNPT (pommes de terre), UFS (semences).