« Une victoire et un soulagement pour la filière européenne du sucre », déclare la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) dans un communiqué daté du 23 avril.
Alors que les importations de sucre en provenance d’Ukraine s’étaient emballées pour atteindre plus de 700 000 tonnes lors de la campagne 2023-2024, le vote des députés européens limite les volumes annuels de sucre à environ 260 000 tonnes pour la prochaine campagne. Ce chiffre est provisoire, puisqu’il est basé sur l’estimation de la moyenne mensuelle des flux entre juin 2021 et décembre 2023.
Pour rappel, avant la guerre, l’Union européenne n’autorisait l’importation que de 20 000 tonnes de sucre ukrainien par an. La libéralisation des échanges, décidée à l’été 2022 pour soutenir l’Ukraine dans son effort de guerre, avait conduit à multiplier ce flux par 20 durant la campagne sucrière 2022-2023 (420 000 tonnes de sucre), puis à quasiment encore doubler en 2023-2024 (plus de 700 000 tonnes). La conséquence a été une baisse des cours de plus de 30 % du sucre sur le marché spot dans l’Union européenne.
« Notre filière reste convalescente : nous sommes passés d’une crise économique, après la fin des quotas, à une crise sanitaire avec l’interdiction des néonicotinoïdes, déclare Guillaume Gandon, vice-président de la CGB. Depuis quelques mois, la filière montre enfin des signes de reprise : il faut prendre toutes les mesures pour l’accompagner et limiter les importations en fait partie. Or, même si je le regrette pour nos amis ukrainiens, nous n’avons tout simplement pas les moyens de maintenir de tels volumes d’importations de sucre. »
De plus, la CGB rappelle que le sucre en provenance d’Ukraine est très éloigné des standards européens de production : 29 substances actives (fongicides, insecticides, herbicides) utilisables en Ukraine sont interdites dans l’Union européenne. Et 20 % de la surface agricole utile est cultivé par des structures supérieures à 25 000 ha, contre une moyenne de 137 ha, dont 16 ha de betterave, pour la France betteravière.
A noter que les céréales, à l’exception du maïs, ne font pas partie des produits bénéficiant d’un contingentement, alors que les quantités importées ont plus que doublé depuis 2 ans.
Le Conseil (États membres) devra à présent approuver formellement le règlement. Les mesures commerciales actuellement en cours expirant le 5 juin 2024, le nouveau règlement devrait entrer en vigueur immédiatement après cette date.