Les premiers symptômes de maladies foliaires observés cette année sont la cercosporiose et la rouille, au sud de Paris, au 28 juin. Ces observations ont été, en fin de compte, un préambule à la pression de cette année, puisque la cercosporiose s’est développée dans 78 % des sites observés, puis la rouille dans 65 % des sites et, dans une moindre mesure, la ramulariose et l’oïdium.
Des premières interventions déclenchées quasi exclusivement par la cercosporiose
C’est la cercosporiose qui a entraîné le déclenchement des premières interventions dans 73 % des sites, alors qu’en 2020 les interventions avaient été déclenchées, en plus de la cercosporiose, par la rouille dans près de 30 % des situations, par l’oïdium, ou par un complexe de 2 ou 3 maladies, notamment au nord de la zone betteravière.
Une pression plus forte que les deux dernières années mais moins forte qu’en 2018
Des deuxièmes interventions ont été nécessaires en moyenne au 14 août dans 54 % des sites, soit 2 fois plus de sites que l’an dernier. Elles ont été déclenchées à 95 % par la cercosporiose. Pour 17 % des sites, une troisième intervention a été déclenchée au 29 août à 96 % soit par la cercosporiose seule, soit avec la rouille. En moyenne, 1,7 intervention fongicide au seuil a été nécessaire dans les parcelles du réseau, soit légèrement plus qu’en 2020 et 2019 (respectivement 1,2 et 1,5 interventions) et moins qu’en 2018 (2,2 interventions).
Une protection maîtrisée avec le respect des seuils d’intervention
Le suivi des maladies foliaires permet un déclenchement des interventions au seuil, et une adaptation des produits à la maladie déclenchant le seuil. Pour la majorité des sites suivis, hormis une dizaine de sites, la pression de cette année a été maîtrisée puisque la gravité moyenne de la cercosporiose est restée inférieure à la note de 30 %. Cependant, on peut observer, en cas de non-respect des seuils sur la dizaine de sites concernés en 2021, une différence de 6 % de gravité en plus. De plus, on note une augmentation de la gravité entre septembre et novembre, de près de 10 %, qui renforce l’intérêt des variétés tolérantes pour les arrachages tardifs.
Vincent Delannoy, responsable régional Nord-Pas-de-Calais
L’évolution de la cercosporiose dans le Nord-Pas-de-Calais
Traditionnellement, les maladies du feuillage dominantes dans le Nord-Pas-de-Calais ont toujours été la rouille et l’oïdium mais, depuis 2018, le renouvellement de la protection fongicide pour le T2 se fait sur la cercosporiose. La montée en puissance de cette maladie cryptogamique est très rapide.
Pour 2021, la situation est vraiment inédite, l’apparition des maladies a été tardive, mais c’est la cercosporiose qui a été largement présente. Dans 87 % des parcelles du réseau d’observation de la région, RESOBET FONGI, les premiers traitements fongicides ont été déclenchés à cause de la cercosporiose. Les conditions climatiques ont ensuite été très favorables à son développement.
Dans de telles conditions, conserver un feuillage sain jusqu’à la récolte nécessite :
- de choisir une variété tolérante pour les arrachages tardifs ;
- de traiter au bon moment en respectant les seuils (méthode IPM) ;
- d’adapter le programme à la présence de cercosporiose.