Climat 2021
En 2021, le gel et les resemis ont retardé pour certaines parcelles la première intervention de post-émergence, ce qui a entraîné des interventions sur des adventices plus développées. Ce stade des adventices ainsi que les conditions sèches ont rendu les deux premières interventions difficiles. Dans ces situations sèches, la clomazone (Centium 36 CS…) et le triflusulfuron-méthyl (Safari,…) ont montré leur efficacité grâce à leurs activités foliaires. La pluviométrie lors du troisième passage a permis d’améliorer leur efficacité, notamment grâce aux produits racinaires.
Propreté des parcelles de betteraves en fin de désherbage
Le bilan du désherbage 2021 se situe dans la moyenne des 5 dernières années, malgré des conditions climatiques difficiles lors des premiers passages. Chaque année, une enquête sur le désherbage est effectuée par les délégations régionales de l’ITB. Il s’agit de notations sur la qualité du désherbage dans les parcelles. Cette notation est effectuée en fin d’été. En 2021, le désherbage a été jugé satisfaisant pour environ 62 % des parcelles, satisfaisant pour 22 %, moyen pour 12 % et insuffisant pour 4 % (voir figure n°1).
L’enquête sur le désherbage 2021 a permis de noter près de 5000 parcelles dans la France betteravière. Mais la méthode de notation utilisée lors de cette enquête ne permet pas de visualiser certaines adventices de faible hauteur, comme les renouées des oiseaux ou les renouées liseron qui sont malgré tout présentes et difficiles à désherber.
Comme chaque année, le chénopode reste l’adventice la moins bien maîtrisée. Les principales règles à respecter pour réussir son désherbage sont de commencer le premier traitement de post-émergence 2 à 3 semaines après le semis et de renouveler ensuite par un deuxième 6 à 8 jours après dans de bonnes conditions climatiques (bonne hygrométrie, absence de vent). Le choix de produits adaptés et l’intervention sur des adventices jeunes sont également nécessaires à un désherbage réussi.
En deuxième position, on retrouve les chardons ou des laiterons qui sont présents dans environ 20 % des parcelles avec un désherbage insatisfaisant. La problématique du chardon est constante d’année en année. Elle est à gérer en inter-culture par des passages mécaniques afin d’éviter des traitements plus coûteux dans les cultures. Pour les interventions dans la culture de la betterave, les produits à base de clopyralid (Lontrel SG,…) doivent être utilisés dans des conditions poussantes (18 °C pendant une semaine, le matin avec une bonne hygrométrie).
En troisième position, il y a les graminées que l’on retrouve plutôt dans certains départements (Eure, Oise, Aisne, Seine-et-Marne, Aube, Loiret,…) et qui posent de gros problèmes de désherbage (voir colonne de droite).
La maîtrise des graminées au printemps 2021 aura été particulièrement difficile avec des constats d’échec chez différents agriculteurs, en particulier sur le ray grass ou le vulpin. La présence de plantes résistantes complique encore plus la maîtrise de ces adventices. Dans de telles situations, il est nécessaire d’appliquer différents modes d’action afin d’avoir une efficacité satisfaisante. Cela peut être effectué en utilisant les matières actives triallate (Avadex 480), S-métolachlore (Mercantor Gold,…) ou dimethenamid-P (Isard) en complément d’un graminicide (Centurion 240 EC,…). À noter que ces derniers ne doivent pas être mélangés avec les désherbants des adventices dicotylédones afin d’obtenir une meilleur performance.
Les conditions climatiques du printemps n’ont pas été favorables à l’efficacité des antigraminées foliaires systémiques qui exigent des conditions poussantes pendant 8 à 10 jours. De plus, le temps froid et sec des mois d’avril et de début mai a renforcé la résistance des plantes qui se sont protégées en fabriquant plus de cire sur les feuilles, constituant ainsi une barrière à la pénétration du produit. Des interventions plus tardives pour attendre des conditions optimales n’ont pas donné satisfaction, le produit ayant eu moins d’action sur les plantes.