Les agents de police de OFB ne seront finalement pas désarmés a indiqué Matignon, lors d’un brief à la presse le 15 mars, en précisant qu’ils arboreront cependant « un port d’arme discret ».
« Le désarmement pour nous, c’est non, et c’est une ligne rouge », a par ailleurs déclaré Sylvie Gustave Dit Duflo, présidente du conseil d’administration de l’OFB, lors d’une audition au Sénat le 20 mars dernier. Olivier Thibault, directeur de l’office a complété ces propos en affirmant que « les agents de l’OFB sont ceux qui contrôlent le plus de personnes armées en France ». Il a évoqué notamment le contrôle des braconniers ainsi que des chasseurs (plus de 45 000 au cours de l’année 2023). Il a aussi rappelé qu’une quinzaine d’agents de la police de l’environnement sont morts par balle en mission depuis 1945. « Nos agents sont régulièrement dans une situation où il y a des vrais risques », complète-t-il.
Les armes ne sont pas utilisées face aux agriculteurs
Cependant, on peut se demander dans quelle mesure le port d’arme est utile lors des interventions auprès des agriculteurs. En effet, le directeur de l’OFB assure : « nous n’avons jamais sorti l’arme devant un agriculteur ». Les agents ne pourraient-ils donc pas se séparer de leurs armes, lors des contrôles dans les exploitations agricoles ? Selon Olivier Thibault, ce n’est pas possible. « Il y en a qui nous disent : il suffit de laisser l’arme dans la voiture quand on va voir un agriculteur. La réponse est non. Une arme, soit on l’a sur soi, soit c’est dans un coffre-fort », affirme le directeur de l’OFB. Par ailleurs, selon lui, il est trop compliqué de laisser les armes dans les implantations de l’OFB à certains moments de la journée, en raison de leur distance avec les zones de contrôle. « Nos agents sortent à la journée et ne peuvent pas retourner à leur implantation pour mettre l’arme au coffre-fort avant de voir un agriculteur puis revenir la chercher ».
Les chambres d’agriculture France n’ont pas signé de convention
Alors que l’entourage du Premier ministre a affirmé que le port d’arme « discret » était inclus dans une convention que le conseil d’administration des chambres d’agriculture avait signé avec l’OFB, Sébastien Windsor dément l’information : « Il n’est pas question d’examiner, encore moins de signer, une convention sans avoir avancé sur des conditions de contrôle moins oppressantes et stressantes, et surtout, ne plaçant pas l’agriculteur dans un traitement similaire à celle d’un délinquant ».
Dans un communiqué de presse du 21 février, les chambres d’agriculture France avaient en effet indiqué avoir initié un projet de convention avec la police de l’environnement. Mais elles avaient aussi précisé que ce dialogue n’avait pas encore abouti. « Il reste en particulier des sujets non traités à date concernant les contrôles en exploitation agricole qui conditionneront la signature » pouvait-on lire dans le communiqué, qui faisait notamment référence au « désarmement des contrôleurs ».
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