Le groupe coopératif a de grandes ambitions en matière de décarbonation. Depuis les champs jusqu’aux produits finis, il vise zéro émission nette de gaz à effet de serre (GES) sur l’ensemble de sa chaîne de valeur à l’horizon 2050. Première étape, d’ici les 9 prochaines années, Tereos veut réduire de 65 % les émissions de gaz à effet de serre de ses sites industriels européens. Et pour ce faire, il met les moyens : 800 M€ seront investis dans 78 projets majeurs déployés sur 16 sites industriels du groupe. Sont concernées des sucreries, des distilleries, des amidonneries et des unités de déshydratation.
Techniquement, Tereos a mis en place un vaste programme d’efficacité énergétique et d’électrification des procédés de production. Ce plan repose sur la récupération de chaleur fatale et l’optimisation des systèmes thermiques, afin de réduire drastiquement le recours aux énergies fossiles, tout en diversifiant son mix énergétique. « Ainsi, et pour ne pas peser sur des ressources déjà sous tension, un usage très limité de la biomasse (bois et coproduits agricoles) viendra compléter cette trajectoire de décarbonation une fois les besoins énergétiques des sites réduits au maximum », explique Tereos dans un communiqué daté du 21 mars, annonçant sa feuille de route auprès de l’initiative Science Based Targets (SBTi).
Changements de pratiques agricoles
Au niveau agricole, la coopérative souhaite inciter des changements de pratiques pour aller vers « un modèle d’agriculture plus résilient et bas carbone ». Toutes cultures confondues, Tereos estime que les activités agricoles représentent 47 % des émissions totales du groupe. Une première phase consiste à réduire ces émissions de GES de 36 % d’ici 2033.
Concrètement, Tereos va accompagner les agriculteurs vers des pratiques bas carbone. Ainsi, 65 diagnostics carbone réalisés selon la méthode Grandes Cultures du Label Bas-Carbone ont permis d’identifier plusieurs leviers de décarbonation, notamment, la diminution de la quantité d’azote minéral utilisée ou le développement d’intercultures longues, contribuant au stockage de carbone. Dès cette année, la coopérative financera 1 000 bilans carbone, qui seront réalisés à l’échelle des exploitations.
Tereos accélère également le développement de l’agriculture régénératrice. Après avoir rejoint la démarche Transitions portée par le groupe céréalier Vivescia (voir BF 1176 p 12), le sucrier rejoint l’association « Pour une Agriculture du Vivant », afin de déployer les pratiques de l’agriculture régénératrice sur 20 % des surfaces betteravières de ses coopérateurs en 2033.