« Vincent Verschuere a obtenu l’autorisation de construire une stabulation ; aujourd’hui, on lui reproche d’y mettre des vaches », alerte Régis Desrumaux, le président de la FDSEA de l’Oise.
Rappel des faits
Suite à son installation en 2009 sur l’exploitation familiale, Vincent Verschuere a souhaité construire un nouveau bâtiment pour ces vaches laitières, afin de respecter les normes de bien-être. Il a cherché à le bâtir à l’extérieur du village de Saint-Aubin-en-Bray (1 200 habitants) mais n’a pas réussi. Il a finalement obtenu un permis de construire pour le faire sur le siège de l’exploitation.
Mais c’était sans compter l’action de six riverains qui ont attaqué l’agriculteur en justice, en raison des bruits et des odeurs de la ferme. Selon Régis Desrumaux, la plupart des plaignants qui ont rejoint le collectif n’habitent pas à proximité immédiate de la ferme et certains ne sont même plus dans le village. Après de nombreux rebondissements, la justice a condamné Vincent Verschuere à plus de 100 000 euros de dommage et intérêt aux plaignants, ainsi que l’obligation de mettre en place des aménagements pour réduire les « désagréments ». Selon la FNSEA, si ces travaux supplémentaires ne sont pas jugés suffisants, l’éleveur « pourrait se voir contraint de démolir le bâtiment, une situation qui remettrait en question la pérennité même de son activité, sans compter l’impact psychologique profond sur sa vie quotidienne et celle de sa famille ».
Et demain ?
Régis Desrumeau s’inquiète sur le risque de jurisprudence que cette situation pourrait faire. « Nous vous demandons de relayer le message auprès des agriculteurs, car demain ce pourrait être eux la cible de riverains peu scrupuleux ! » Il appelle le plus grand nombre, agriculteur ou pas, élu ou pas, syndiqué ou pas, à venir soutenir l’agriculteur et manifester devant les pouvoirs publics : « aujourd’hui, tous les agriculteurs doivent quelque chose à Vincent. Grâce à cette affaire, une loi sur la protection du patrimoine sensoriel a été votée, même s’il avoue qu’elle n’est pas parfaite car elle ne prend pas en compte l’évolution des exploitations ».
Parallèlement à la mobilisation, une cagnotte de soutien à l’agriculteur a été ouverte par la FDSEA.