La notion de double métier est cruciale chez les collaborateurs permanents de la filière sucrière. Pendant la campagne, ils occupent les postes affectés au procédé sucrier : conducteur de diffusion ou de cristallisation par exemple… Et, en inter-campagne, les collaborateurs peuvent être amenés à faire appel aux compétences de leurs seconds métiers pour assurer la maintenance du site industriel. Un second métier comme chaudronnier, électricien, mécanicien ou soudeur… C’est également lors de l’intercampagne que les formations et les certifications sur le processus sucrier sont organisées.
Comme les autres industriels, les sucriers sont confrontés à la pénurie des candidatures. « On constate qu’il y a des difficultés à attirer les jeunes », affirme Rachel Dachelet, responsable du développement social chez Cristal Union. Le groupe a mis en place, ces deux dernières années, une campagne d’information auprès des jeunes, dans les établissements scolaires : des collèges, des lycées jusqu’au bac +2. L’objectif est de sensibiliser les jeunes aux métiers en sucrerie. Cristal Union mise sur l’alternance au sein de ses usines. « On considère que l’alternance est un véritable vivier de recrutement », déclare Rachel Dachelet. « On a beaucoup de carrières qui démarrent avec l’alternance, donc c’est un vrai tremplin pour l’emploi et pour les jeunes », appuie Claire Lesage, responsable de la communication interne et digitale à Cristal Union. « Pour traiter le problème à la base, il fallait que l’on puisse venir expliquer nos métiers pour faire en sorte qu’ils soient connus », affirme Rachel Dachelet.
Cristal Union constate que les jeunes recherchent la stabilité et l’engagement dans une cause qui peut avoir du sens pour les jeunes générations, comme la décarbonation par exemple. Pour multiplier son champ d’action, Cristal Union a été présent à la foire de Châlons, du 1er au 11 septembre 2023, avec un stand dédié à l’emploi. Le groupe sucrier mène également des actions avec l’association « Entreprendre pour apprendre », qui organise des échanges avec les jeunes. Ces échanges permettent de comprendre quel élément est le plus important pour eux, et d’adapter le discours de l’entreprise.
Le responsable « Cour-lavage » est le premier maillon de la chaîne. Il coordonne les activités en amont de la phase d’extraction du sucre, assure l’approvisionnement et la fluidité des livraisons de betteraves dans la cour ; cette surveillance requiert une excellente coordination. Il veille également au bon fonctionnement des tapis roulant et des lavoirs. Il doit être capable d’effectuer des diagnostics en cas d’anomalie. Ce métier demande des compétences techniques multiples (électricien, ou mécanicien par exemple), de la polyvalence et de l’agilité.
Le conducteur de diffusion intervient après le responsable « Cour-lavage ». Depuis sa cabine, il pilote le cylindre de diffusion, qui implique des compétences techniques variées : électricité, chimie, mécanique… Il contrôle tous les paramètres du cylindre, via une plateforme informatisée, comme le débit de l’eau, la vitesse du diffuseur, la qualité du jus… Le conducteur de diffusion doit être polyvalent, avoir du sang-froid et être capable de gérer le stress.
Le conducteur de cristallisation assure la surveillance des cuves, appelé « cuites », où le sirop de betterave est chauffé. Il doit également contrôler la transformation des sirops en cristal. La cristallisation met un terme à la production du sucre. Il a également la charge du respect du « brix », l’unité de mesure de concentration en saccharose. Le conducteur de cristallisation doit avoir le sens du travail en équipe et une grande capacité de concentration. Ce poste requiert des compétences en physique, chimie, électricité et mécanique.