Un salarié qui atteint l’âge de la retraite est un salarié qu’il faudra remplacer tôt ou tard, même s’il décide de travailler quelques années supplémentaires au-delà de l’âge légal pour bénéficier d’une pension complète.

« L’année de naissance d’un salarié conditionne l’âge légal à partir duquel il peut prendre sa retraite, mais aussi le nombre de trimestres validés pour bénéficier d’une pension complète », précise Laurent Brun, responsable de service comptable agricole d’Auverco, membre du réseau AgirAgri.

Jacques a décidé de travailler dans l’exploitation de Paul jusqu’en 2025, lorsqu’il aura 64 ans. Né au mois d’octobre 1961, il aura alors deux ans de plus que l’âge légal pour prendre sa retraite (63 ans). Mais aura-t-il alors les 169 trimestres requis pour bénéficier d’une retraite à taux plein ?

En 2025, Jacques aura travaillé 41 ans chez trois employeurs après son service militaire de douze mois. Les 164 trimestres alors validés comprennent les trimestres passés à travailler, mais aussi ceux durant lesquels il a été malade et/ou sans emploi.

En comptant l’année passée sous les drapeaux (4 trimestres), il sait qu’il aura d’ores et déjà 168 trimestres validés.

Comme Jacques a été aide-familial pendant 18 mois, une fois son Brevet de technicien agricole (BTA) en poche, les 6 trimestres de cotisations portent à 174 le nombre total de trimestres validés à ses 64 ans.

Les années d’apprentissage seront aussi prises en compte s’il a commencé sa carrière de salarié comme apprenti.

L’ensemble de la carrière de Jacques est récapitulé sur le site info-retraite.fr. Il importe de vérifier si elle est bien reconstituée !

__________

La formule de calcul de la retraite de base est la suivante :

salaire moyen brut annuel des 25 meilleures années x nombre de trimestres cotisés (1) x 0,50 / nombre de trimestres requis (2)

(1) pour les salariés qui prennent leur retraite avant 67 ans et qui n’ont pas le nombre de trimestres requis pour percevoir une pension à taux plein, une décote de 1,25 % par trimestre est appliquée dans la limite de 8 trimestres.

(2) 169 dans le cas de jacques

__________

La retraite complémentaire de Jacques sera calculée en cumulant l’ensemble des points Agirc-Arcco acquis depuis qu’il cotise à ces caisses. Mais les salariés de la génération de Jacques n’ont pas cotisé à un régime de retraite complémentaire lorsqu’ils ont commencé à travailler. Il n’est obligatoire que depuis 2003.

Toutefois, Jacques est assuré de percevoir au moins 85 % du smic brut (environ 1 200 €) pour une carrière pleine.

Les mois passés à travailler comme saisonnier chaque été, lorsque Jacques était étudiant, ne lui octroient aucun trimestre validé car il a travaillé moins de 300 heures par trimestre.

Depuis la réforme de 2013, 150 heures travaillées par trimestre comme apprenti ou comme salarié en contrat à durée déterminée suffisent pour qu’il soit validé.
Si Jacques avait travaillé dans l’exploitation familiale quelques mois sans avoir été déclaré, il aurait pu faire valider les trimestres après s’être procuré des attestations auprès de tiers.

Les salariés handicapés en fin de carrière sont peu nombreux. Si leur taux d’invalidité est supérieur à 10 %, ils pourront prendre leur retraite à 60 ans, à condition d’avoir au moins 160 trimestres validés.»

En retraite à 64 ans, Jacques pourra continuer à travailler à temps partiel ou à plein temps. Les cotisations versées lui ouvriront de nouveaux droits. Ils seront pris en compte lorsque le salarié cessera définitivement de travailler.

Lorsque Jacques quittera définitivement son travail, il bénéficiera d’une indemnité de fin de carrière. Son montant dépendra de son salaire et de son ancienneté. L’employeur pourra provisionner son montant sur son compte de résultat.

Carrière longue, retraite anticipée

Jacques pourrait partir à 60 ans car il a été pendant dix-huit mois aide-familial. Mais sans avoir cumulé 169 trimestres cotisés !

Deux ans avant d’avoir atteint l’âge légal pour prendre sa retraite, un salarié ayant cotisé au moins 150 trimestres pourra prendre une retraite progressive et finir sa carrière en travaillant à temps partiel. Une opportunité pour former son successeur ! La fraction de pension de retraite alors versée dépend de la quotité de travail à temps partiel.