Secoueurs conventionnels ou systèmes de séparation hybride et rotative. Au fil des années, Massey Ferguson a su s’adapter aux différentes exigences du marché des moissonneuses-batteuses. Le constructeur propose aujourd’hui sur le marché français une large gamme de machines allant de 176 à 647 ch. La marque s’est adaptée à tous types de récoltes et de conditions en alliant différentes technologies additionnelles. Ces dernières années elle a concentré en partie ses efforts à la mise au point de l’Ideal, une nouvelle gamme de machines non conventionnelles à la robe noire. « À moyen terme, nous pensons que les machines non conventionnelles occuperont 50 % de parts de marché », analyse Bruno Villette, le responsable produits moissonneuses chez Massey Ferguson France. Mise au point à partir d’une page blanche au sein du groupe Agco, la gamme est commercialisée également sous pavillon Fendt. Dévolues principalement aux chantiers nécessitant de forts débits, ces machines sont dotées d’une technologie de séparation des grains par simple ou double rotor selon les modèles. L’Ideal est construite à Breganze en Italie. La conception qui a duré six ans a fait appel au savoir-faire des équipes américaines, brésiliennes et européennes du groupe. Après une période de pré-lancement la gamme est aujourd’hui pleinement disponible commercialement.
Trois motorisations
La gamme comporte trois séries, les Ideal 7, 8 et 9. Elles se répartissent selon les trois motorisations différentes qui y sont embarquées de 451, 538 et 647 ch respectivement. L’Ideal 7 embarque ainsi un bloc-moteur Agco de 9,8 litres tandis que ce sont des blocs-moteurs Man de 12,4 et 15,2 litres qui équipent les deux autres séries. « La cinématique est très simple : 13 courroies et 1 chaîne seulement suffisent à l’entraînement de l’ensemble des organes des machines », explique le chef de produit récoltes. La nouvelle technologie de séparation du grain (Helix) s’appuie sur une conception hélicoïdale des rotors « comme un brin d’ADN » pour gagner en régularité d’alimentation et en qualité de travail. Les séries 8 et 9, sont équipées d’un système à double rotor (Dual Helix), tandis que la série 7 n’en comporte qu’un seul. La pression de travail entre les deux axes (séries 8 et 9) est volontairement réduite grâce à un espacement suffisamment élevé. Selon le constructeur, le besoin en puissance au niveau des rotors est faible sans compromettre l’efficacité « dans toutes les conditions de récolte ». Cette spécificité a notamment été obtenue par une très grande longueur des rotors Helix. « Ce sont les plus grands du marché. Ils font 4,84 m, souligne Bruno Villette. Le diamètre est lui aussi important à 600 mm afin d’offrir une vaste surface de travail ». Cette spécificité permet ainsi de manipuler grains et paille en douceur, de respecter la récolte et de maîtriser la
consommation de carburant.
La capacité de la trémie est de 12 500 l. Avec l’option de rehausse « Streamer », la capacité peut être portée à 17 100 l. C’est la plus grande capacité disponible sur le marché. Le débit nominal de vidange est de 140 l/s. Avec l’option Streamer, le débit grimpe à 210 l/s, ce serait le débit le plus important du marché selon le constructeur. Les machines Ideal peuvent accueillir des barres de coupe à tapis jusqu’à une largeur de 12,2 m. Le mécanisme de fixation AutoDock en facilite la pose. Transmission, raccords hydrauliques, systèmes électriques : toute la mise en place se fait ainsi depuis la cabine en cinq secondes. Le constructeur met ainsi en avant des gains de temps et des gains de sécurité. Le couplage associe une puce RFID qui permet à la moissonneuse de reconnaître automatiquement le modèle de barre de coupe mis en place et les derniers réglages.
Réglages automatiques
Les équipes d’Agco ont également mis au point le IdealHarvest, un système optionnel de contrôle et d’ajustement automatique des réglages de la moissonneuse (Réglage du contre-batteur, régime du ventilateur, paramètres du batteur et des grilles et vitesse d’avancement). Ces automatismes s’appuient sur l’analyse des images d’une caméra de contrôle de la qualité du grain et des signaux renvoyés par 52 capteurs acoustiques de masse (MAD) installés le long des rotors et du caisson de nettoyage. Ce réseau permet à la machine notamment de connaître les taux de grains cassés, le niveau de propreté du grain et les taux de pertes pour trouver le meilleur compromis de réglage selon des stratégies que l’utilisateur peut définir à l’avance. Le système offre également au chauffeur par l’intermédiaire d’une tablette de type iPad, une représentation visuelle des flux et du fonctionnement de la machine. Un autre point fort des machines Ideal réside dans leur gabarit routier qui ne dépasse pas 3,30 et 3,50 m, qu’elles soient équipées de pneumatiques ou de chenilles. Elles peuvent ainsi être conduites sans escorte.
Martin Dufour