Acté le 9 décembre, « jour historique » pour le groupe coopératif, selon Thierry Blandinières, directeur général d’InVivo, le rachat de Soufflet a franchi une dernière étape : l’accord des autorités de la concurrence européennes et internationales, obtenu sans objection. Le chiffre d’affaires d’InVivo s’élève désormais à 10 milliards d’euros.
Deux grandes décisions ont été annoncées lors de la présentation des résultats pour l’année 2021 : investir massivement dans le malt et vendre Soufflet alimentaire, pour lequel il entre en négociation exclusive avec le groupe Avril.
Concernant le malt, Thierry Blandinères nourrit de grandes ambitions : il vise à doubler la taille de ce segment au sein de son groupe. InVivo obtient 440 millions d’euros d’apport financier de Bpifrance, du Crédit Agricole et du fonds d’investissement américain KKR, auxquels s’ajoutent les fonds du groupe coopératif, soit un total de 800 millions d’euros, lui permettant d’effectuer de la croissance externe. Si le pari réussit, InVivo deviendra le numéro 1 mondial du marché du malt.
Renforcer le digital
Pour InVivo, l’acquisition de Soufflet marque un nouveau départ. Soufflet possède Farmi, un site d’e-commerce agricole, permettant au groupe d’intensifier le développement de l’agriculture par le digital. Thierry Blandinières fait référence au modèle américain Farmer Business Network, une startup qui « réinvente l’agriculture », commente-t-il, via une plateforme de technologie agricole indépendante. Demain, par sa taille et son chiffre d’affaires, InVivo souhaite créer le Farmer Business Network français, grâce à sa filiale Bioline et Soufflet.
En rachetant Soufflet tout en maintenant un leadership sur l’ensemble de ses activités, le groupe a de grands objectifs : « nous voulons moins d’intrants, plus de production, mais de meilleure qualité », annonce le dirigeant. Afin de se projeter en 2030, InVivo prévoit d’accélérer la recherche de nouvelles solutions alternatives aux produits phytosanitaires, via Bioline, mais aussi de produire des blés durables.
Les futurs projets et les investissements de la coopérative vont permettre une entrée sur le podium des groupes céréaliers au niveau européen et mondial, tel un « Airbus de l’agriculture » illustre le directeur général d’InVivo.