Les betteraves ont bien profité des pluies tombées fin septembre, début octobre. La richesse en sucre, qui était forte en début de campagne (autour de 20°S), est retombée à 19,3° S le 16 octobre dernier, tandis que les betteraves prenaient du poids.
Lorsque les pluies se sont transformées en averses, les arrachages ont été ralentis dans la plupart des secteurs en Normandie et dans le Nord-Pas-de-Calais (210 mm depuis le début de campagne). L’Alsace a aussi été fortement arrosée. Conséquence : la tare terre moyenne française est en augmentation à 8 % sur net lavé. Les arrachages ont également été arrêtés dans les zones concernées par l’incendie de l’usine Lubrizol (6 000 ha), mais il n’y a pas eu de conséquence sur la cadence des usines concernées (Étrépagny, Fontaine-le-Dun, Eppeville, Roye, Boiry, Origny-Sainte-Benoîte, Sainte-Émilie). La durée de campagne est donc toujours prévue à 107 jours, avec une fin le 8 janvier.
Les rendements sont très bons dans le Nord-Pas-de-Calais (près de 95 t/ha à 16°S prévu) mais beaucoup plus hétérogènes en Champagne, dans le sud de Paris et dans l’Oise. Par ailleurs, ils sont plus faibles en Seine-et-Marne et dans l’Aube et décrochent vraiment dans les Limagnes. Pour la France entière, la CGB maintient sa prévision de rendement à 83,5 t/ha à 16°S.
Les teignes attaquent
Les ravageurs ont été bien présents : les charançons ont été signalés en Limagnes, dans l’Yonne, l’Aube et le Loiret, tandis que les attaques de teignes ont été nombreuses. Elles ont été favorisées par l’été sec et chaud dans la région Centre et en Champagne. Le parasite a été difficile à contrôler cette année, les traitements ayant une efficacité limitée sur les petites larves qui empêchent les feuilles de se développer.
Outre les pertes de rendement, les galeries creusées dans les pétioles et le collet ont constitué une porte d’entrée pour les maladies, dont le rhizopus. Résultat, on constate des taux de betteraves non marchandes élevés dans les centres de réception, surtout dans les usines de Bourdon, Artenay, Nangis et Souppes-sur-Loing.
La jaunisse a été contenue par les traitements phytosanitaires au Teppeki. Quelques parcelles sont cependant attaquées dans l’ouest de la Normandie, dans l’Oise et le Nord-Pas-de-Calais. L’ITB mène l’enquête pour en comprendre les causes.
F.-X. D.