Pendant trois jours consécutifs, du 8 au 10 octobre, le cours du sucre roux est resté inchangé, chose assez rare pour être remarquée !
Il faut dire qu’aucune information majeure n’a été reçue de la semaine, et que l’ampleur de la hausse de la première semaine d’octobre a pu refroidir les acteurs dans l’attente d’y voir plus clair…
Les spéculateurs ont même légèrement interrompu la baisse de leurs positions à la vente, et sont redevenus nets vendeur de plus de 9 Mt de sucre. Le marché se cherche d’autant plus que le réal, comme le pétrole, affichent une relative stabilité.
Du côté européen, l’attente est également de mise : les valeurs officielles de livraison du sucre, sur la nouvelle campagne, ne seront disponibles que dans deux ou trois mois, c’est-à-dire autour de Noël. Le temps semblera bien long jusqu’à cette date !
Les pronostics sont d’ailleurs partagés. Pour certains analystes, la reprise des cours sur le territoire européen sera conséquente : on parle de contractualisation au-delà de 400 €/t sortie usine, contre un prix de l’observatoire européen jusqu’à présent proche de 300 €/t.
Mais, pour d’autres analystes, il faudra attendre l’épuration des anciens contrats, toujours autour de 300 €/t, avant que cela ne porte ses effets sur les livraisons moyennes. Il est possible dans ce cas que les prix de l’observatoire européen ne grimpent pas au-delà de 350 €/t dans un premier temps. L’effet sur l’équivalent de prix de betterave est pourtant loin d’être anodin : une différence de 50 €/t sur le sucre correspond à une différence de valorisation de la betterave qui dépasse les 3 €/t ! Cela n’aide pas à la prise de décision pour les semis de mars prochain.
Un indicateur peut néanmoins venir de l’éthanol qui reprend à nouveau des couleurs, au-delà de 58 €/hl. On peut donc s’attendre à une valorisation de la betterave proche de 24 €/t, hors pulpe. Il faut dire que les volumes produits à partir de la betterave vont se contracter sur 2019-2020, faute de volume suffisant, alors même que la demande pour ce carburant, qui a le vent en poupe, se confirme…
TIMOTHÉ MASSON, CGB