Avec les conditions fraîches qui ont suivi les semis, les taux de levée dans les essais variétés sont bons : ils atteignent en moyenne 93 % alors que le niveau moyen des cinq dernières années est de 92,3 % pour les variétés rhizomanie. L’indice de qualité de levée est supérieur à celui des cinq dernières années de pratiquement 5 points, ce qui indique que les levées se sont bien déroulées. Cet indice est calculé à partir de 4 comptages réalisés par l’Institut technique de la betterave (ITB) sur ses essais.
La somme de températures pour établir 80 % de la population, en enlevant les 10 % de betteraves qui émergent très vite et les 10 dernières qui traînent un peu, est de 48 ° jours, soit dans la moyenne des 18 dernières années. Cette population à l’hectare s’installe en 4 à 5 jours.
Réseau d’expérimentation 2023
En 2023, 106 essais ont été mis en place par l’ITB et les Services agronomiques de sucreries. Le réseau est composé de 41 essais en conditions de rhizomanie dont 4 en situation de Forte Pression Rhizomanie (FPR) et de 49 essais pour évaluer les variétés nématodes et rhizoctone brun dans différentes pressions de nématodes ou de rhizoctone brun (sains et infestés). Deux autres réseaux, avec 10 essais de technologie SMART et 8 en production bio, ont également été implantés cette année.
123 variétés sont évaluées, dont 50 sont en première année d’étude dans le réseau de post-inscription. Le nombre de variétés testées en première année augmente afin de prendre en compte les diversités génétiques et leur comportement remarqué en présence de jaunisse dans les essais d’inscription (voir encadré).
Les 7 essais observatoires de l’ ITB mis en place avec toutes les variétés permettent de mettre en évidence les tolérances aux maladies foliaires en l’absence de traitements fongiques ainsi que la résistance génétique à la montaison.
Une bonne population cette année, malgré les reprises en masse des sols
Le réseau d’expérimentation a été semé sur une longue période, comme chez les agriculteurs : du 23 mars dans le sud de Paris au 3 mai dans le Nord-Pas-de-Calais. Les populations sont bonnes cette année (de l’ordre de 111 000 plantes à l’hectare).
Les pluies ont souvent suivi les semis des plateformes. Elles ont entraîné des reprises en masse des sols, voire des battances localement. Le maintien d’une humidité quasi permanente a permis de faire lever les betteraves et de détendre ces croûtes.
Résultats expérimentaux
Les tableaux suivants présentent les résultats obtenus pour l’ensemble des variétés expérimentées. Trois critères sont pris en compte :
– Le taux de levée calculé par rapport au nombre de graines semées. Il résulte d’un regroupement de 13 essais ITB-SAS pour les variétés rhizomanie, de 19 essais pour les variétés nématodes et de 8 essais pour les variétés rhizoctone brun.
– La qualité de levée conditionne la productivité finale des betteraves. Ce critère intègre la vitesse de levée et la population finale. Il est calculé uniquement dans les essais ITB à partir de 4 comptages successifs des plantes au cours de la levée de 100 ° jusqu’à atteindre la population finale soit 400 °. La qualité de levée est l’aire sous la cinétique de levée. Plus la valeur est élevée, plus la variété lève vite et avec un niveau de population élevé.
– La vitesse de levée est le temps thermique qui sépare les stades entre 10 % et 90 % de levée. Plus la valeur est élevée, plus la variété lève lentement.
Pour ces trois derniers critères, 11 essais ITB ont été regroupés pour les variétés rhizomanie, 15 pour les variétés nématodes et 8 pour les variétés rhizoctone brun.
Le réseau ITB SAS s’est étoffé, cette année, grâce à des séries inoculées avec des pucerons virulifères, pour la plupart élevés au Griffon. 11 essais avec les variétés rhizomanie, 10 essais avec les variétés nématodes et rhizoctone brun et 3 essais avec les variétés SMART ont été inoculés entre le stade 4 feuilles et 8 feuilles, en co-infection, durant la dernière décade de mai. Des séries identiques sans inoculation ont également été implantées sur ces plateformes afin de mesurer les écarts de productivité.
Les premiers symptômes de jaunisse étaient visibles 3 semaines après les inoculations.
Les symptômes des polérovirus sont eux plus diffus et n’étaient visibles qu’après 5 semaines.
Des notations de gravité seront réalisées régulièrement ainsi que des vols de drone.
Ces essais seront récoltés et analysés cet automne. Les données de ces séries seront publiées en novembre dans le Cahier Technique du Betteravier français.