Pour stocker leurs récoltes, les agriculteurs sont confrontés à un triple défi : le désengagement des coopératives dans ce domaine, l’inadaptation des structures anciennes aux débits élevés des moissonneuses-batteuses modernes, et les contraintes sanitaires de plus en plus fortes qui pèsent sur la conservation du grain. Concessionnaire New Holland pendant dix ans dans les Ardennes, Hervé Amand a revendu son affaire en 2021 et fondé Veille au Grain à Sainte-Ménehould (Marne). La société propose une solution clés en main aux céréaliers qui souhaiteraient se doter d’une structure de stockage ou moderniser leurs équipements devenus obsolètes. « Nous faisons office d’assembleur, d’intégrateur ou de chef d’orchestre, explique Hervé Amand. Nous vendons, installons et effectuons la maintenance des bâtiments et des silos. Nous fabriquons aussi les supports et les châssis supportant le matériel ».
Structure légère de trois personnes aujourd’hui, peut-être huit à terme, Veille au Grain s’est entourée de plusieurs partenaires et sous-traitants. Les partenaires, ce sont les fabricants, dont trois sont français : Privé pour les silos, Ets Denis pour la manutention et le nettoyage, Law Satig pour les séchoirs à grains. Le dernier est suisse : Agromatic pour la thermométrie. La sous-traitance réunit tous les corps de métiers chargés de la construction : architecte, génie civil, électricien… « Mais notre client n’a qu’un seul interlocuteur : Veille au Grain, en tant que coordinateur d’entreprises », insiste Hervé Amand. La société ménehildienne intervient dans un rayon de 200 km autour de son camp de base.
Un investissement durable
Le président de Veille au Grain insiste sur le côté « transgénérationnel » et quasi patrimonial de l’investissement dans une solution de stockage efficiente : « il faut considérer cela comme un investissement immobilier et non comme un investissement matériel, qui durera une quarantaine d’années et sera donc rentable pour l’exploitation ».
Veille au Grain est capable d’optimiser les installations existantes pour passer de 25 t/h à 50 t/h, voire 100 t/h. Alain Amand souligne aussi que la traçabilité du grain, donnée par sa courbe de température depuis son entrée jusqu’à sa sortie du silo ou du bâtiment de stockage, est un gage de qualité pour les agro-industriels.