Le deuxième groupe sucrier français a annoncé « mettre à l’étude le projet de fermeture des sites de Bourdon et de Toury, ainsi que le projet d’arrêt partiel de l’activité de conditionnement du site d’Erstein », selon un communiqué daté du 18 avril.
Une lettre a également été adressée aux planteurs, le 17 avril, expliquant la situation : « dans un contexte général difficile, votre coopérative est déterminée à tenir le cap en vue de pérenniser l’activité globale du groupe ». Conserver l’organisation actuelle mettrait le groupe entier en danger, selon la direction. Car Cristal Union présente des résultats négatifs pour l’exercice clos le 31 janvier 2019.
Ces annonces viennent secouer encore un peu plus la filière, déjà malmenée par les décisions de Südzucker de fermer les sucreries de Cagny (Calvados) et d’Eppeville (Somme) en 2020. Mais contrairement au groupe allemand, qui fait tout pour que ses deux sucreries françaises ne soient pas reprises, Cristal Union s’engage dans un processus de recherche de repreneurs et de solutions alternatives à la fermeture des sucreries de Bourdon et de Toury.
En Alsace, Cristal Union étudie également l’arrêt partiel de l’activité de conditionnement du site d’Erstein à partir de la campagne 2020-2021.
« Ne laisser aucun agriculteur sur le bord de la route »
Réagissant à cette annonce, la CGB regrette que la coopérative ait été conduite à prendre, dès la première crise post quota, une décision qui ampute le potentiel français de production de sucre et risque de faire disparaître en Limagne, un des plus anciens bassins betteraviers français. La CGB demande de « ne laisser aucun agriculteur sur le bord de la route ». Elle veillera à ce que tout soit mis en œuvre pour conserver tous les betteraviers dans le sud de Paris et à ce que le projet de restructuration à Bourdon soit conduit en toute transparence avec les agriculteurs concernés pour leur donner les moyens de reconstruire un projet agricole local.
« Au travers d’une décision aussi grave, Cristal Union en tant que coopérative a le devoir d’accompagner ses agriculteurs pour leur permettre de poursuivre la betterave dans les meilleures conditions. Plus globalement, nous appelons au soutien des autorités publiques pour réaffirmer une ambition forte pour la filière betterave-sucre-éthanol française », déclare le président de la CGB, Franck Sander.
Concernant la sucrerie de Toury, Alexandre Pelé, président de la CGB Centre-Val de Loire, demande que tous les betteraviers puissent être reclassés dans les deux autres sucreries de la région.
Enfin Régis Chaucheprat, président de la CGB Limagnes, appelle à construire un nouveau projet betteravier à Bourdon.
François-Xavier Duquenne
Un dossier complet sur ce sujet est à lire dans Le Betteravier français daté du 23 avril 2019.