Cette technique de désherbage et potentiellement d’application d’insecticides permet de pulvériser moins de produits sur l’inter-rang, et donc de réduire l’IFT (indice de fréquence de traitement) de 50 à 66 %.
Cette réduction est matérialisable sur bandelette jaune : seule la surface réellement traitée change de couleur pour devenir bleue (figure 1).
Les buses de la rampe ou du pulvérisateur ne visent que le rang. Les désherbages doivent être complétés par plusieurs passages de binage sur l’inter-rang, en intervenant dès que possible pour ne pas être bloqués par des conditions climatiques humides du printemps.
Les deux matériels sont indépendants, ce qui permet de profiter des conditions climatiques adaptées pour chacun. En effet, les conditions idéales pour un binage ne sont pas celles d’un désherbage chimique.
Sur le plan matériel, 3 solutions sont utilisables pour la localisation : la rampe localisée, les pulvérisateurs et les écrous Terelok.
Les rampes localisées peuvent être frontales ou arrières et disposent d’une largeur de travail variable : entre 12 rangs et 3 x 12 rangs à 45 ou 50 centimètres. Le guidage de la rampe est assuré par des roues de traçage « 1 roue pour 12 rangs ». La rampe est montée sur un parallélogramme qui permet de travailler efficacement, même dans les dévers, et qui accepte les écarts des traces effectuées lors du semis. La régulation est assurée par un Débit proportionnel à l’avancement électronique (DPAE).
Les pulvérisateurs équipés de l’option « localisée ou en bande » comme AmaSelect Row de Amazone peuvent réaliser ces opérations sur de plus grandes largeurs (36 m) mais le semis doit être effectué précisement à 50 cm d’écartement. Le recours à un GPS est donc indispensable (figure 2).
Les pulvérisateurs offrent une grande souplesse de fonctionnement : ils calculent automatiquement les buses à ouvrir et le débit nécessaire pour appliquer la dose prévue. Passer du mode « plein champ » au mode « pulvérisation en bandes » se fait en appuyant simplement sur une touche sur le terminal (figure 3).
Le système Tereloc suivi et développé par Tereos permet d’équiper les tronçons de rampe de pulvérisateur avec des écrous à buses décalées pour concentrer la pulvérisation sur le rang de betterave. Le jet pinceau de la buse à 40 ° n’est plus perpendiculaire au rang de betterave mais à 60 ° (figure 4). Cet équipement peu coûteux est possible pour tous les pulvérisateurs et les semis à 50 cm. Les semis doivent donc être réalisés avec un GPS pour garantir des inter-semoirs réguliers à 50 cm.
La technologie Smart permet de réduire l’IFT* et de désherber les parcelles en seulement deux passages. Son principe repose sur l’utilisation d’un herbicide appliqué sur des betteraves qui y sont tolérantes.
Il y est obligatoirement couplé avec un ou deux produit(s) partenaire(s), avec un mode d’action différent. Les betteraves Smart sont une solution efficace en cas de salissement difficile ou en présence de betteraves adventices.
Le désherbage s’effectue ensuite en deux passages avec, comme base, le produit Conviso One (foramsulfuron et thiencarbazone-méthyl) à 0,5 l/ha et une association de partenaire(s) ayant une classification HRAC ** différente (produits à base de phenmédiphame et/ou éthofumésate et/ou métamitrone et/ou clomazone, lénacile…).
Ces partenaires permettent de garantir la durabilité de l’innovation. En cas de présence de chardons, des traitements spécifiques (à base de clopyralid) doivent être effectués. La technologie ne doit pas être employée en présence de graminées résistantes au groupe HRAC (**) 2. Chaque passage doit être effectué au stade 2 feuilles des chénopodes avec un intervalle minimum de 10 à 14 jours. Le produit est très volatil, il est donc conseillé d’être très attentif aux dérives de brouillard sur les autres cultures.
Les montées à graines de l’année doivent être arrachées au plus tôt et sorties de la parcelle.
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(*) Indice de Fréquence de Traitement phytosanitaire.
(**) Herbicide Resistance Action Committee (Comité d’action pour les résistances aux herbicides).