Les traitements phytosanitaires se complexifient avec la publication, le 21 novembre, du nouvel « arrêté abeilles » qui précise les conditions d’utilisation de l’ensemble des produits phytosanitaires (fongicides, insecticides, herbicides) utilisables durant la période de floraison.
Ainsi, si le produit est autorisé par l’Anses pour un usage en période de floraison, « le traitement doit, sauf cas particulier, être réalisé dans les deux heures qui précèdent le coucher de soleil et dans les trois heures qui suivent le coucher de soleil », indique l’arrêté du ministère de l’Agriculture.
Selon la FNSEA, le gouvernement a, une fois de plus, cédé à la tentation de la surtransposition. En effet, avec ce texte, la réglementation française va au-delà de la règle européenne.
L’ITB indique « qu’il existe toutefois une période de transition (durée 30 mois) où il sera possible d’utiliser les produits comme actuellement, sans évaluation de risque de l’Anses, avant leurs ré-homologations ». Concernant les insecticides : c’est l’arrêté de 2003 qui doit être respecté avant la ré-homologation du produit (mention abeille) puis l’évaluation du risque (une fenêtre de traitement 2 heures avant le coucher du soleil et 3 heures après). Concernant les autres produits : l’utilisation est possible pendant la période de floraison jusqu’à leur renouvellement, dans la fenêtre de (-2 h/+3 h) ; ensuite, cela dépendra de l’évaluation du risque lors du renouvellement du produit.
À noter que certaines dérogations peuvent être accordées, ce qui permettra de traiter toute la journée. Pour les insecticides, en cas d’absence d’efficacité aux horaires de traitements. Et pour les fongicides, si un développement important de la maladie est constaté.
Une liste des cultures non attractives a été publiée par le ministère de l’Agriculture, mais curieusement la betterave n’y figure pas (voir ci-dessous). La betterave ne fleurissant pas, elle ne devrait donc en théorie pas être concernée.
Le ministère de l’Agriculture a mis en consultation publique le 21 novembre la liste des cultures qui ne seront pas concernées par l’arrêté abeilles révisé. Dans cette liste figurent le blé, l’orge, l’avoine, le soja, les lentilles, les pois protéagineux et fourragers, ainsi que le riz, le ray-grass et le triticale. La vigne est la seule culture pérenne échappant également aux dispositions de l’arrêté. À partir du 1er janvier 2022, les agriculteurs pourront donc toujours épandre des produits phytosanitaires sur ces cultures de jour, même lorsqu’elles sont en fleurs. « Par défaut, toutes les cultures qui ne sont pas mentionnées dans cette liste sont considérées comme attractives et sont soumises aux dispositions de l’arrêté », précise le ministère dans un communiqué. La consultation se terminera le 12 décembre. Vous pouvez donner votre avis sur le site du ministère de l’agriculture, onglet « Ministère », puis « consultation publique ».
Le gouvernement a également publié son plan pollinisateurs, qui avait été promis en 2020, après que le gouvernement avait annoncé la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes sur betteraves. Ce plan sera doté d’au moins 115 M€ sur cinq ans, selon le ministère. L’enveloppe proviendra de la PAC, du plan Ecophyto, et d’appels à projets de l’Agence nationale de la recherche. Ce plan tient en six points : l’amélioration des connaissances scientifiques ; des « leviers économiques et d’accompagnements » des agriculteurs, des apiculteurs et des forestiers ; un accompagnement des autres secteurs d’activités ; la préservation du bon état de santé des abeilles ; la réglementation pour la protection des pollinisateurs lors de l’application des produits phytopharmaceutiques et enfin le partage des pratiques agricoles favorables aux pollinisateurs.