Un décret instaurant un nouveau type d’aide directe en faveur des planteurs de canne à sucre est paru au journal officiel le 31 janvier 2023. L’enveloppe globale s’élève à 19 millions d’euros par an, jusqu’en 2028, pour les trois régions productrices de sucre, soit au total 114 M€. Il s’agit d’une aide à la surface, et non pas au tonnage, avec un montant plafonné à 703 €/ha à la Réunion, 447 €/ha en Guadeloupe et 397 €/ha en Martinique.
L’aide destinée aux producteurs vise à compenser une partie des surcoûts de production d’une exploitation cannière moyenne par rapport à une exploitation de grandes cultures de métropole cultivant de la betterave sur une surface équivalente. Ces surcoûts ont été calculés à l’hectare par les autorités françaises et communautaires. D’ailleurs, le 29 juillet 2022, la Commission européenne avait rendu un avis dans lequel elle ne soulevait aucune objection à cette nouvelle aide et reconnaissait son utilité. « La filière canne-sucre des DOM, basée sur un modèle d’exploitations familiales de petite taille (moyenne de 8 ha en canne à sucre par exploitation), n’a pas la possibilité de se restructurer et donc de réaliser des économies d’échelle, explique Sylvie Le Maire, déléguée générale du syndicat du sucre de la Réunion. Pourtant, depuis 2017, les exploitations cannières ont dû faire face à une dégradation de l’ensemble de leurs facteurs mettant en péril leur viabilité : inflation, hausse du prix des intrants accentuée par l’éloignement et l’étroitesse du marché que représente la canne à sucre dans les DOM, et perte des moyens de lutte contre les adventices ».