Comment bien préparer les terres à betteraves et à petite graines? De vieux outils, toujours présents dans le catalogue des constructeurs, continuent de produire un travail de qualité. Chez Lemken, le Kompaktor affiche ses trente ans d’âge, référence faite à la sortie des tout premiers exemplaires de la machine. Un peu pompeusement dénommé combiné de préparation du lit de semences System-Kompaktor par le constructeur allemand, il faut le voir plus simplement comme un « appareil de reprise de labour », dit de lui Jean-Luc Farges, spécialiste des matériels Lemken de travail du sol et de semis. Son rôle se résume à « créer une terre fine et fraîche, bien mélangée et rappuyée, sans battance, qui va favoriser la germination », ajoute le technicien. Le Kompaktor est proposé dans les largeurs de travail de 3 à 6 m sur un marché français où la préférence est plutôt accordée aux modèles de 4 et 5 m repliables. Quand on l’examine de profil, de l’avant vers l’arrière, il se compose d’un premier rouleau roto-herse émietteur suivi par deux rangées de dents montées sur un parallélogramme et pourvues d’un soc de type patte d’oie. Puis, se présentent un second roto-herse et, pour finir, un rouleau chargé du rappui sur lequel repose tout le poids de la machine. Lemken insiste beaucoup sur la présence derrière chaque rouleau d’une lame niveleuse qui lui renvoie la terre à un niveau d’intensité réglable grâce à une manivelle – ou bien hydrauliquement, solution préférable sur des sols hétérogènes. Tout cela à une vitesse de 12 km/h. Il en résulte « un travail plus précis qu’avec un vibro classique et un meilleur rappui qu’avec une herse rotative à la vitesse cantonnée entre 5 et 10 km/h », argumente Jean-Luc Farges. « Si les conditions sont bonnes, le lit de semences peut même être prêt après un seul passage ». Les bras porteurs du Kompaktor, surdimensionnés à la mode allemande, sont dans un acier à très haute limite d’élasticité (THLE). Ce qui soulage d’autant le tracteur et l’outil lui-même. Le constructeur a fait en sorte que les efface-traces avec des socs en patte d’oie ou standards s’adaptent à chaque voie de tracteur et largeur de pneumatique. Une sécurité non-stop est disponible pour les socs en patte d’oie. À ce propos, Lemken conseille, pour les sols lourds, des dents plus verticales qui empêchent la remontée de terre humide à la surface. Ultime élément sur la machine, le rappui est confié, de préférence, à un rouleau crosskill car son poids est conséquent. Mais là encore, si des conditions humides de chantier prédominent, Lemken suggère de remplacer le crosskill par un rouleau à tubes ou par un packer trapézoïdal.
La fraîcheur avec les dents
Apparu en 2005 et donc un peu plus jeune que le Kompaktor, le Polysol de Carré est un vibroculteur-préparateur du lit de semences qui « va exprimer tout son potentiel sur une terre déjà préparée par un passage de cultivateur », explique Thierry Evelin, responsable du marketing du constructeur de Saint‑Martin‑des‑Noyers (Vendée). Disons qu’il s’agit d’un « appareil de finition » dont le travail se déroule en six actes. D’abord, il uniformise le sol grâce à une lame niveleuse réglable hydrauliquement depuis la cabine du tracteur. Puis, deux rangées de dents vont « chercher la fraîcheur à dix centimètres de profondeur. Ce qui est utile alors que les conditions sèches se multiplient aujourd’hui », observe Thierry Evelin. Ensuite, la machine entreprend un premier affinage de la terre par émiettement avec un rouleau-cage à barres carrées très lourd. Puis, à nouveau, deux rangées de dents, droites et plus courtes que les premières situées à l’avant de la machine, passent à l’action. « C’est important, souligne Thierry Evelin, parce que la forme de ces dents favorise l’apparition d’une terre fine tout en évitant de relever des mottes et des pierres ». Enfin, dernier acte, une rangée de herse peigne referme et nivèle le sol comme le ferait un jardinier avec son râteau tandis qu’un rouleau double assure le rappui. « Le rouleau est porteur et non suiveur, précise Thierry Evelin. Il commande donc lui-même sa profondeur de travail grâce à deux manivelles dont l’une règle la force du terrage ». En outre, le rouleau double comprend un crosskill, gage par son poids d’un bon rappui. À titre indicatif, un Polysol de 4 m requiert devant un tracteur de 110 ch, affirme Carré. De 180 à 200 ch pour un 7 m.
Plusieurs combinaisons d’éléments sont possibles sur le Kompaktor de Lemken. Outre le choix des dents (patte d’oie ou droites), écartées de 11 cm pour travailler à 12 cm de profondeur, l’émiettement et le rappui peuvent être effectués avec des outils de forme et de taille différentes. On peut préférer, par exemple, un roto-herse de type tube de 330 ou 400 mm de diamètre ; ou bien un roto-herse à fers plats de 270 mm. Même chose à l’arrière de la machine, le rouleau de rappui peut être un crosskill de 400 mm, un rouleau trapézoïdal de 500 mm ou un rouleau à tubes de 400 mm.