« La campagne 2021 a donné une moisson hétérogène en qualité, marquée par les aléas climatiques et sanitaires », a expliqué Joël Artel, le directeur général de Nord Céréales, lors de l’assemblée générale de la Sica située à Dunkerque (Nord) le 19 novembre. Malgré cela, l’objectif est d’exporter 2,2 millions de tonnes de céréales sur la campagne, comme l’an passé, soit 1,6 Mt de blé, 600 000 t d’orge et 10 000 t de pulpes de betteraves. « Nous avons déjà 1 Mt qui va être exportée d’ici fin décembre, soit le même niveau que l’an passé à la même époque », se félicite le directeur. Pour résoudre les problèmes d’humidité sur la récolte, Nord Céréales affirme disposer d’outils améliorant la qualité. « Nous sommes capables de sécher le grain, pour réguler le poids spécifique et l’humidité », détaille Joël Ratel. Grâce à cela, Nord Céréales espère pouvoir conserver ses destinations phares comme l’Algérie et la Chine (850 000 t exportées en 2020-2021) et, dans un second temps, le Maroc et l’Égypte.
Difficultés de transport
« Mais face à la hausse des prix de l’énergie et du fret maritime, la France pourrait perdre en compétitivité sur les destinations asiatiques, pourtant fortement demandeuses de céréales françaises, au profit de la Russie », s’inquiète le directeur de Nord Céréales. Ce phénomène est conjugué à des difficultés logistiques sur plusieurs modes de transport. « Il y a une pénurie de camions. Il y a de moins en moins de chauffeurs disponibles. Nous constatons également des difficultés sur le fret maritime. Il y a de moins en moins de barges disponibles », regrette Joël Ratel.
Cela n’empêche pas pour l’heure Nord Céréales d’investir dans ses outils. La Sica investit 32 millions d’euros sur 3 ans (2021-2024), dont 14 millions pour moderniser le silo actuel (330 000 t de capacité) et augmenter sa capacité de stockage. Les travaux de modernisation ont consisté en une extension de la tour du port autonome de Dunkerque. La majorité d’entre eux ont été réalisés cet été. Enfin, 18 millions vont être consacrés à la construction d’un nouveau silo de 49 000 tonnes dont les travaux de plateforme ont débuté en septembre.