Au cours des dix dernières années, le déficit hydrique est de 284 mm à Orléans-Bricy. En 2022, il a atteint 462 mm. L’objectif fixé par l’OAD Irribet, en année moyenne, est de le combler à hauteur de 70 %. Pour atteindre un rendement optimum de 129 t/ha dans l’essai ITB de 2022, il fallait apporter 297 mm, ce qui a permis de combler le déficit à 64 %. Peu d’irrigants sont équipés pour cela et, régionalement, les volumes d’eau disponibles ne le permettent pas toujours.
Les agriculteurs betteraviers se questionnent beaucoup sur la rentabilité économique de l’irrigation, la gestion des volumes restreints et la durabilité de la culture sans irrigation. Concernant l’intérêt de l’irrigation (pilotée avec Irribet®), 48 essais conduits depuis 1999 procurent un gain moyen de 30 t/ha comparé au témoin non irrigué. Cette moyenne cache un écart type important et les expérimentations pluriannuelles de l’ITB doivent se renforcer pour mieux appréhender toutes ces situations.
C’est en cours depuis 2022 avec le projet Strat’eau. Il s’agit d’acquérir des données au champ pour mieux caractériser les sols des sites expérimenteaux (homogénéité, structure, RU…). Avec l’appui de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), le modèle Optirrig va évoluer vers un conseil betterave. Plusieurs scénarios climatiques pouront être modélisés afin de répondre aux questionnements actuels et futurs des irrigants, quelle que soit la région betteravière française.
L’irrigation, qui était jugée comme un outil opportuniste, devient de plus en plus nécessaire avec la climatologie de ces dernières années. En effet, avant 2010, le retour sur investissement de tours d’eau était rare (1 à 2 années sur 10) mais au cours de cette dernière décennie, le besoin s’est fait ressentir 1 année sur 2 !
Le souci principal est la disponibilité du matériel et les volumes d’eau alloués à chaque irriguant. En effet l’irrigation dans l’Aisne n’est pas calibrée pour la betterave, mais principalement pour les cultures légumières de plein champ qui ont des exigences de qualité plus importante (oignons, pomme de terre …), ce qui génère souvent des apports d’eau assez tardifs pour la betterave.
Les apports précoces sont toujours plus efficaces que des arrosages de fin d’été. Lors des trois dernières années identifiées avec un besoin d’irrigation (2018, 2020, 2022), les apports de juin permettent la meilleure croissance de la betterave.
Pour l’ITB, en sol profond, une centaine de millimètres d’eau permet de maintenir le potentiel. En sol plus superficiel, ces apports doivent être plus conséquents.