Les néonicotinoïdes en traitement de semence pour les betteraves : c’est terminé ! La France va respecter l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne, rendu le 19 janvier, et renonce donc à accorder une nouvelle dérogation pour 2023. « La décision de la Cour de justice n’est pas susceptible de recours et vient impacter l’ensemble de notre stratégie de trois ans de sortie des néonicotinoïdes », a indiqué Marc Fesneau, lors d’un point avec la presse. « Je n’ai aucune intention de balader les agriculteurs et en particulier ceux qui sont inquiets, a poursuivi le ministre. Le gouvernement ne proposera donc pas une troisième année de dérogation sur l’enrobage des semences de betteraves, c’est terminé pour cet élément-là, car la décision de la Cour de justice est suffisamment puissante pour ne pas “instabiliser“ encore plus le système. Il vaut mieux dire les choses clairement. »
Des aides pour les planteurs et les industriels
Le ministre de l’Agriculture veut tourner la page, mais il a conscience que la filière a toujours les mêmes problèmes. Il compte donc sur la recherche d’alternatives étudiées par le plan national de recherche et d’innovation (PNRI). Mais en attendant que ces nouvelles nouvelles techniques soient complètement efficaces, le ministère promet la mise en place d’aides en cas de perte de rendement. Des aides pour les planteurs, mais aussi les industriels qui auraient moins de betteraves à travailler et donc une perte de chiffre d’affaires. « C’est une décision validée en (réunion) interministérielle. Un dispositif qui sera travaillé avec la filière », a indiqué Marc Fesneau. De son côté, la CGB appelle dans un communiqué de presse daté du 23 janvier à une pleine indemnisation des pertes jaunisse. « C’est une nécessité absolue pour rassurer les planteurs, à condition que ces pertes soient totalement prises en charge et de n’avoir ni franchise, ni plafonnement des aides », a demandé Franck Sander, président de la CGB.
Le ministre a indiqué qu’il ferait le nécessaire pour que cette interdiction s’applique partout dans l’Union européenne pour limiter l’effet de concurrence déloyale possible avec les autres producteurs européens et les pays tiers.
« Le gouvernement et le Président de la République ont une grande détermination : la filière betterave est un élément absolument important pour la souveraineté. On fera tout ce qu’il faut en termes de recherche d’alternatives pour que cette filière passe les deux ou trois années qui sont devant nous », a conclu le ministre de l’Agriculture.