Trois régions du Nord et de l’Est représentent la part majeure des tournesols en 2022 : la Bourgogne (64 000 ha), la Lorraine (41 000 ha) et la Champagne (40 000 ha). La progression des surfaces est rapide dans d’autres régions : + 70% en Alsace (2 250 ha), + 56% en Picardie (9 360 ha) et en Franche-Comté (5 900 ha). En Nord-Pas-de-Calais, le tournesol progresse mais ne couvre que 200 ha. L’arrivée de quatre variétés de tournesol très précoces depuis 2 020 a largement contribué à l’essor de la culture.
Les niveaux de rendement 2022 sont très variables selon les types de sol. Dans les Hauts-de-France, les rendements vont de 15 à 41 q/ha, avec une moyenne proche de 25 q/ha pour les sols superficiels et de 35 q/ha pour les sols profonds. En Champagne-Ardenne, le rendement moyen est estimé autour de 26 q/ha, avec une fourchette de 15- 25 q/ha en terres argilo-calcaires et de 30-35 q/ha en terres de craie. Dans la région Lorraine, les rendements sont le plus souvent compris entre 15 et 25 q/ha avec quelques pointes à 35 q/ha. En Bourgogne-Franche-Comté, les rendements fluctuent entre 10 et 25 q/ha sur les plateaux, et 28 q/ha en plaine. Dans l’ensemble, les situations irriguées présentent un rendement amélioré de 5 q/ha pour un tour d’eau.
Même dans les zones les plus septentrionales, le climat de l’été 2022 a occasionné des stress sur les cultures. Le tournesol a plutôt bien résisté et a montré sa capacité à s’adapter à des périodes de sécheresse. Plusieurs secteurs du Nord-Est ont bénéficié des pluies de juin, assurant un nombre de grains satisfaisant. Mis à part le manque d’eau, les facteurs limitants sont le désherbage et les pucerons. Le temps sec du printemps 2022 a été défavorable à l’efficacité des herbicides racinaires. Selon Mathieu Dulot, ingénieur de Terres Inovia : « le salissement des parcelles a été plus important qu’à l’accoutumée. 10 à 15 % des parcelles présentaient un problème et ont vu leur rendement pénalisé ». La sécheresse présente dès le mois de mai a eu un autre effet négatif, celui de favoriser la pullulation des pucerons : « 72 % des parcelles présentaient un taux de crispation des feuilles supérieur à 10 % et certaines variétés ont présenté des gaufrages de feuilles», constate Mathieu Dulot. L’impact des pucerons est resté globalement limité. Et les conditions sèches du printemps ont évité des attaques de maladie sur la plupart des tournesols.