L’interprofession a œuvré l’année écoulée dans le sens d’un regroupement des agriculteurs en organisation de producteurs (OP) : « en concertation avec les familles représentant les agriculteurs multiplicateurs de semences, Semae a proposé aux pouvoirs publics un cadre réglementaire permettant aux agriculteurs multiplicateurs de se structurer en organisation de producteurs », explique François Deprez, président de Semae. « Un outil qui, s’il est mis en place, permettra à l’ensemble des agriculteurs multiplicateurs d’être représenté par l’OP pour, entre autres, gérer leur relation avec les établissements semenciers, notamment sur la question de la rémunération », précise-t-il. Pour l’instant, seuls les producteurs de plants de pommes de terre s’étaient regroupés de la sorte. François Deprez s’inquiète aussi d’une modification de la réglementation française relative à l’usage des produits phytosanitaires dans les zones Natura 2000, qui pourrait conduire à une réduction drastique de leurs usages sur les surfaces de production de semences situées dans ces zones. Par ailleurs, le projet de règlement de l’Union européenne « utilisation durable des pesticides » envisage, à moyen terme, une diminution très forte des pesticides de synthèse sur les zones dites sensibles. Rappelons que la France est le premier pays exportateur mondial de semences, activité qui génère un excédent commercial de 1,1 Md€, et qui couvre 50% des besoins de l’Union européenne.
Une mauvaise année pour les semences
Comme pour beaucoup d’agriculteurs, l’année 2022 a été compliquée pour les agriculteurs multiplicateurs de semences, en raison de la hausse des intrants et du contexte météorologique (surtout pour les cultures d’été). Semae, l’interprofession des semences et plants, annonce une production globale de semences et de plants en net retrait, à l’image de celle de betteraves semences qui chute de 17 %.