Le constructeur de Beaurainville, dans le Pas-de-Calais, n’oublie pas son automoteur Alpha, reconnaissable entre tous, sur lequel il redessine la calandre, revoit l’éclairage avec des led, monte des bavettes longues et un carter de protection du panneau de commande/programmation et de l’incorporateur. Il le dote également du circuit de pulvérisation R-Activ présent sur le traîné Meteor. Ce système qui fonctionne avec l’air comme énergie permet d’actionner les vannes depuis la cabine. Il utilise une nourrice d’aspiration et deux nourrices de refoulement, et est alimenté par une ou, en option, deux pompes à membranes Hardi (334 litres/min.). « Elles fonctionnent en tandem pour fournir un gros débit ou de façon séparée pour une agitation ou un rinçage de cuve (dilution continue) », explique Edouard Poulain, chef de produit chez Evrard. En outre, « la situation des nourrices pneumatiques à droite de la machine positionne le circuit de pulvérisation au plus près de l’essieu, réduit la tuyauterie et donc les volumes résiduels ». En d’autres termes, le constructeur réussit à limiter les pertes en fin de pulvérisation et à faire des économies d’intrants. Le R-Activ se caractérise par une vanne pneumatique de régulation contrôlée par de l’air. Sa vitesse comparée à une vanne mécanique est deux fois supérieure puisque, selon Evrard, il lui faut trois secondes pour passer de sa position maximale à la minimale. De plus, placée à la sortie de la pompe principale de pulvérisation et pilotée par de l’air, elle protège le circuit des pics de pression. L’utilisateur choisit lui-même la pression souhaitée pour réaliser, en particulier, l’incorporation, l’agitation et le nettoyage de la cuve (roto-buses). Mais actionner manuellement les vannes demeure possible en cas de problème électrique ou autre. Dans la pratique, la mise en œuvre s’effectue sur le côté gauche via un terminal (Command Box 7) qui peut, entre autres, lancer l’aspiration et l’utilisation de l’incorporateur en même temps. « Une aide au remplissage de la cuve est disponible, précise Edouard Poulain. L’agriculteur rentre ses consignes et il obtient le volume d’eau. 25,50 hectares à 120 litres par hectare, ça donne 3 060 litres de solution. Il n’y a pas de risque d’erreurs. Ça évite aussi de sortir le crayon, le papier et la calculette avec des gants souillés. » Evrard souligne que le système inclut un rinçage automatique et total du pulvérisateur – incorporateur, voies de transfert, rampe, etc. Rien n’empêche, non plus, de faire un rinçage à grande eau à la ferme. Si nécessaire, avant son remisage. Le constructeur prépare d’ailleurs une procédure « hivernage » qui sera prête en 2023.
Cyril Couet exploite 210 ha de grandes cultures à Saint-Martin-du-Tilleul, dans l’Eure. Sur cette terre normande du Lieuvin, une vingtaine de kilomètres à l’est de Lisieux, il cultive sur des limons du blé, de l’orge, du maïs, du colza mais aussi du lin et entre 15 et 18 ha de betteraves livrées à Saint Louis Sucre à Etrépagny. « J’utilise depuis deux ans un Meteor R-Activ de chez Evrard équipé d’une cuve de 5 200 litres et d’une rampe en aluminium de 36 mètres », détaille l’agriculteur. Une « bonne machine », affirme-t-il, sur laquelle il vient d’ajouter, il y a un mois, l’automatisme de rinçage du constructeur. « Je l’ai mis en marche trois fois jusqu’à présent et je ne me suis soucié de rien. C’est la machine qui a géré tout parfaitement ! » Cyril Couet dresse une liste plutôt positive des fonctions de son pulvérisateur attelé, tantôt derrière un Mc Cormick MC 120 de 120 ch, tantôt au cul d’un Puma de 200 ch de Case IH « quand il faut un peu plus de puissance durant l’hiver et les sorties d’hiver ». Il apprécie « l’entraînement par pompe du Meteor puisque c’est l’hydraulique du tracteur et non pas sa prise de force qui assure son fonctionnement ». Même s’il n’a que « quelques petites côtes de rien du tout » dans ses parcelles, il observe la « bonne stabilité de la rampe ». Les traitements sur les cultures profitent du système Duo Spray d’Evrard. « Je pulvérise à pression constante à 2,4 kilos par hectare, soit 130 litres de bouillie, quelle que soit ma vitesse. Alors qu’avant, la pression était dépendante de la vitesse d’avancement de la machine. Quand je suis en vitesse de croisière, à 16 km/heure, deux buses par porte-buse fonctionnent en simultané. Si je ralentis, une seule buse, mais la pression ne bouge pas. » Des détails qui font la différence séduisent l’agriculteur : le bac d’incorporation réglable en hauteur, la possibilité de vérifier à l’eau claire l’ouverture / fermeture de chaque buse, en un mot la « simplicité de la mise en œuvre du pulvérisateur. Elle est intuitive, par exemple pour programmer le remplissage suivi par l’arrêt automatique de l’aspiration et aussitôt la mise des vannes en mode pulvérisation ». Le Meteor autorise un travail rapide. « C’est un avantage avec un fongicide de printemps qui a besoin d’hygrométrie. Quand il faut, dans certains cas, tout finir avant 10 heures du matin. » Dans la cabine du tracteur et sur le toit, un terminal Isobus, un levier multifonction et une antenne contrôlent la machine et la rendent compatible aux fonctions d’agriculture de précision, en l’occurrence sur 13 tronçons. Traiter avec deux tracteurs ne complique pas les chantiers, assure Cyril Couet. « J’ai installé des supports dans les deux cabines et je passe tout l’équipement de l’une à l’autre sans difficultés. »