Les larves de grosses altises occasionnent une nuisibilité importante sur le développement du colza si elles ne sont pas contrôlées. Aujourd’hui, seule la méthode Berlèse permet de mesurer la pression à la parcelle et de déclencher ou non une intervention insecticide (selon le nombre de larves par plante et la biomasse du colza). Depuis 2022 et dans le cadre de la sortie du Phosmet et du projet Resalt, Terres Inovia a multiplié les tests en laboratoire et sur le terrain. À ce jour, plus de 16 000 images ont été tuilées et annotées pour créer un algorithme. L’objectif : détecter des larves de grosses altises sur des photos numériques prises à la suite d’un test Berlèse. Cet outil, doté d’intelligence artificielle, travaille sur la reconnaissance d’images, traitées depuis le modèle YOLOv8. L’application permet deux types d’usage : un traitement photo par photo, ou par lot de photos pour gagner en efficacité.
« Ce modèle montre une performance de 88 %, soit une erreur moyenne de 12 %, indique Jean-Eudes Hollebecq, ingénieur nouvelles technologies en agriculture chez Terres Inovia. Plus les photos sont de qualité, plus l’outil est capable de détecter les larves, même entassées ». La résolution, le cadrage et la luminosité des photos restent des conditions sine qua non pour une mesure réussie. Cette méthode, encore non officielle, ne remplace pas les tests Berlèse, ni l’observation sur le terrain mais propose une technique plus simple, rapide et précise. À noter qu’il est prévu que cet outil évolue pour détecter non seulement les larves de grosses altises mais aussi leur stade L1, L2 ou L3 (le plus préjudiciable). « Ce traitement d’images nécessitera une résolution de photo plus fine encore, souligne Jean-Eudes Hollebecq. Elle permettra en revanche de déterminer avec plus de précision le degré de nuisibilité de la larve au sein de la parcelle ».
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