La saison de mise en place des essais de l’ITB est en pleine activité, avec plus de 350 essais à implanter sur 70 plateformes pour plus de 80 protocoles. Ces protocoles permettront de continuer à explorer de nouvelles solutions pour améliorer la performance des cultures face aux défis actuels. Parmi les nouveautés : les programmes Parsada et Gigan.
Le PNRI-C continue.

Les observations, l’animation des réseaux de surveillance ainsi que la rédaction des Bulletins de Santé du Végétal sont un point central du travail de l’ITB. L’implantation des essais de l’Institut est optimisée pour répondre à ces objectifs et aux enjeux de production.

Près de 3 000 parcelles pour juger la tolérance des variétés à la jaunisse

La filière a mis en place un réseau d’essais variétés pour évaluer leur performance en présence de jaunisse. L’ITB participe à ce réseau avec des essais dits « miroirs ». Toutes les variétés commerciales ou en cours d’inscription (CTPS) y sont semées, une partie d’entre elles est inoculée individuellement avec des pucerons virulifères. Chaque virus y est injecté séparément avec des pucerons élevés au Griffon. La gravité de la jaunisse est observée à intervalle régulier. La récolte permet de mettre en évidence les variétés qui perdent le moins en productivité lorsqu’elles sont infectées.

Un nouveau projet pour lutter contre les graminées

Le projet Gigan (Gestion Intégrée des Graminées Adventices au niveau National) piloté par Terres Inovia et dont l’ITB est partenaire a débuté en juin 2024. L’objectif de ce projet est d’utiliser les différents leviers agronomiques de gestion des graminées (succession des cultures, désherbage mécanique, labour….) en combinant à l’échelle de la rotation. Gigan repose sur une approche participative : le choix des combinaisons de leviers testées est défini dans des ateliers de co-conception avec des techniciens et des agriculteurs.

L’irrigation pour combler le déficit hydrique

Avec plus de 80 % d’irrigants, le Centre-Val-de-Loire est une région essentielle pour consolider les références sur le stress hydrique de la betterave.

Ses expérimentations ont permis de développer l’OAD « Irribet » pour la gestion de l’irrigation de la culture. Afin d’améliorer encore cet outil, l’ITB travaille depuis 4 ans sur le projet Strat’Eau visant à mieux caractériser la réserve utile des sols et l’enracinement des betteraves. L’irrigation permet de sécuriser le rendement, mais doit être économiquement rentable.

Focus sur la rhizomanie forte, dite FPR

La rhizomanie, apparue en 1979 au sud de l’Ile-de-France, ne cesse de se développer. Après plusieurs années d’expérimentation, l’utilisation de variétés doubles tolérantes ressort comme la solution la plus efficace à ce problème.

Régionalement, les essais durabilité rhizomanie mettent en évidence l’intérêt des variétés à double source génétique (FPR). Elles maintiennent un haut niveau de productivité contrairement aux mono-génétiques sur lesquelles la gravité rhizomanie a plus que doublé. Ce dispositif est complété annuellement par deux sites d’expérimentations, afin d’évaluer et de caractériser ces variétés.

Les progrès mesurés chez l’ensemble des semenciers permettent de lutter efficacement et durablement contre les virus de la rhizomanie.

Caractériser les variétés pour la montaison

Un observatoire du réseau « montées à graines » est implanté en bordure maritime dans le Nord-Pas-de-Calais pour étudier la sensibilité des variétés de betteraves à ce phénomène. Les betteraves y sont semées précocement (début mars) afin de profiter de la vernalisation, processus déclencheur de la montée à graines. Celui-ci nécessite un période de 17 jours non consécutifs avec des températures ≤ 5 °C, à compter du semis jusqu’au 90e jour de végétation. Les résultats de ces essais sont publiés dans le tableau des caractéristiques des variétés, consultable dans le cahier technique du Betteravier français.

Le nématode à kystes : un bioagresseur historique

Le nématode à kystes (Heterodera schachtii) est un parasite bien connu des betteraviers de l’Aisne, puisqu’il a longtemps limité la productivité. Les variétés tolérantes représentent l’une des solutions, aujourd’hui largement utilisées dans les parcelles infestées. Les essais mis en place, notamment par la délégation, permettent de les évaluer. Depuis 2015, plus de 200 parcelles infestées ont été suivies afin d’analyser les facteurs d’évolution des populations, tels que les rotations et les variétés. Par ailleurs, les couverts d’interculture avant la culture de betteraves font l’objet de recherches pour améliorer la lutte contre ce bioagresseur.

Des élevages de pucerons pour toute l’expérimentation

Les élevages de pucerons verts (Myzus persicae) et noirs (Aphis fabae) porteurs des virus de la jaunisse sont utilisés pour inoculer les expérimentations. Ils permettent d’étudier l’efficacité des insecticides et des biocontrôles en serre avant de passer à des essais sur des surfaces plus importantes. En utilisant ces pucerons dans le réseau ITB SAS de post-inscription, il est possible d’évaluer la tolérance des nouvelles variétés vis-à-vis des virus qu’ils véhiculent. Le projet Redivibe, mis en place au Griffon sous châssis, évalue l’impact Aphis fabae sur la propagation des virus de la jaunisse.

La cercosporiose sous tous les angles

Depuis plusieurs années, la pression de la cercosporiose évolue sur le territoire betteravier. En conséquence, l’ITB a amplifié ses travaux d’expérimentation sur les principaux leviers de gestion :

• évaluation annuelle de la tolérance variétale au travers d’observatoire spécifique

• études des performances intrinsèques des matières actives fongicides et des solutions de biocontrôle

• analyses combinatoires de différentes stratégies pour optimiser la protection

En parallèle, l’ITB travaille sur la modélisation et sur les résistances des souches de cercosporiose.

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L’ITB est agrémenté « Bonnes Pratiques d’Expérimentation » ce qui lui permet d’étudier toutes les substances en amont de leurs homologations, dans un cadre de reconnaissance officielle des essais réalisés.