Selon un communiqué daté du 1er avril, l’idée des betteraviers est de fabriquer cette farine à partir des pucerons Mysus persicae, une ressource rendue abondante et gratuite grâce à la loi Pompili (2016) qui a interdit aux agriculteurs français l’utilisation de néonicotinoïdes. Si le rachat est validé, cette nouvelle activité pourrait rebooster la rentabilité de la betterave. En effet, la farine de puceron pourrait se valoriser autour de 950 €/tonne auprès de la pisciculture, très friande des farines riches en protéines.
Une automotrice pour récolter les pucerons
Afin d’assurer la récolte, les betteraviers ont mis au point une machine permettant d’aspirer les pucerons grâce à un système pneumatique. Disponible en version 6 et 12 rangs et équipée de roues étroites pour ne pas abimer la culture en place, cette automotrice devrait faire son apparition dans les plaines betteravières françaises dès le 13 mai, date approximative d’arrivée des pucerons selon les estimations de l’ITB.
Un système qui repose sur une distorsion de concurrence
Cependant, le collectif Crocpuceron s’attend à une opposition au niveau de l’Union européenne, en raison d’un recours déposé par d’autres betteraviers européens. En effet, cette activité économique exploitait une distorsion de concurrence, les betteraviers de plusieurs autres États membres ne pouvant malheureusement pas disposer d’une ressource aussi abondante en pucerons. Et pour cause. L’utilisation de certains produits à base de néonicotinoïdes y est encore autorisée.