Les pucerons devraient arriver sur les betteraves plus tardivement que d’habitude. En cause le froid du début d’année qui a été défavorable à la survie des pucerons. Le modèle de l’ITB, issu du projet Sepim du Plan National de Recherche et d’Innovation (PNRI), estime une arrivée des individus ailés de Myzus persicae autour du 13 mai. Par comparaison, l’année 2020 où il y a eu de très fortes attaques de jaunisse, ils étaient arrivés le 20 avril, soit 3 semaines plus tôt. En 2024, c’était le 29 avril.

Une fois arrivés dans les champs, les pucerons peuvent se développer plus ou moins vite. C’est pourquoi l’ITB travaille également sur la prévision de la croissance des populations de pucerons verts en cours de campagne. « L’objectif est de pouvoir anticiper à court terme les pics de reproduction et venir en complément des observations sur le terrain pour positionner au mieux les interventions, explique François Joudelat, spécialiste des capteurs et de l’analyse d’images à l’ITB. Ce modèle mécaniste a été ré-entrainé avec les données de la campagne 2024 afin de mieux intégrer l’effet des pluies qui ont ralenti le développement des populations de pucerons au printemps dernier. » L’outil est alimenté par les essais menés par les experts régionaux de l’ITB et par les données météo de Météo-France. Il est pour l’instant disponible uniquement en test en interne.

Gérer les réservoirs viraux

Alors que les semis ont débuté, il est encore possible de prendre quelques dispositions préventives pour gérer les réservoirs des jaunisses virales afin de protéger les cultures de betteraves.

L’ITB rappelle que les principaux réservoirs sont les repousses de betteraves potentiellement infectées dans la culture suivante et les repousses sur les tas de terre issue du déterrage.

Dans les champs, si les collets n’ont pas été enfouis par un labour après la récolte de betterave, les repousses doivent être détruites chimiquement dans la céréale d’automne.

Dans des cordons de déterrage, l’ITB a réalisé des prélèvements en mars 2024 pour analyser des repousses de betteraves. Les analyses virales ont montré que 11 % des échantillons étaient contaminés, ce qui est élevé compte tenu de la faible pression jaunisse en 2023. « Même si la pression a de nouveau été faible en 2024, il faut maintenir la vigilance et éliminer ces repousses, insiste l’ITB. La destruction des repousses de betteraves concerne tous les agriculteurs, car il suffit d’avoir quelques sources virales non contrôlées pour que les traitements aphicides au printemps soient insuffisants. En effet, 1% de pucerons virulifères suffisent à contaminer la totalité d’une parcelle du fait de leur forte capacité multiplicative. »

Sepim : Surveillance, évaluation, prévision, interpolation et mitigation des risques relatifs à la jaunisse de la betterave.