Avec son action de piochage du sol et de fissuration, le décompacteur prépare le sol avant le semis d’une céréale d’automne ou d’une culture de printemps. Il respecte ainsi sa verticalité, favorise les remontées capillaires et travaille en profondeur sans bouleverser les horizons. « Le sol conserve ainsi une structure de qualité qui crée un milieu propice aux bactéries aérobies et anaérobies », souligne Martin Sweertvaegher, chef de produit marketing chez Maschio Gaspardo Group. Au printemps, la décompaction favorise le réchauffement et l’ameublissement du sol, dynamise la levée de la culture et facilite le passage des racines en profondeur. Dans ces conditions, la culture dispose davantage de capacités pour affronter une période sèche en été. « Par ailleurs, cette pratique évite la formation d’une semelle de labour en profondeur et la rétention de l’eau dans le sol », explique Guillaume Casail, inspecteur commercial chez Kuhn. Et Martin Sweertvaegher de compléter : « elle favorise aussi une aération qui permet une meilleure minéralisation des éléments du sol ».
Labour versus décompactage
Pour autant, cette pratique n’est pas systématique. Le recours à la fissuration se décide au cas par cas, selon le type de sol et les conditions météo, parfois extrêmement sèches ou humides. En 2024, année très humide, les créneaux d’intervention ont par exemple été très limités. Dans certaines situations, le labour a permis d’obtenir un sol plus sec en surface et plus facile à semer, même en cas de pluie, ce que ne permet pas un décompacteur. En sols argileux, lorsque la terre est trop humide, le passage d’une charrue suivie d’une herse rotative convient parfois mieux qu’un décompacteur. Dans des sols à cailloux, le décompactage est peu répandu à cause des casses de matériel qu’il occasionne. Pourtant, il existe « des outils adaptés et équipés d’une sécurité non-stop hydraulique qui permet à la dent de s’effacer lorsqu’elle rencontre un obstacle », indique Martin Sweertvaegher.
Propos de Guillaume Casail, inspecteur commercial
« À sa gamme, Kuhn propose deux types de machines pour fissurer le sol :
Le cultimer, outil à dents de type déchaumeur, avec la possibilité de rajouter une dent fissuratrice de 50 mm. Il effectue un travail en plein.
Le strip-till striger, adapté aux cultures en lignes (colza, betteraves, maïs) : il prépare et fissure uniquement la bande de travail, en un seul passage, sans bouleverser les horizons.
Pour fissurer le sol, il suffit de travailler sur 20 à 25 cm de profondeur avec des dents spécifiques et fissuratrices d’une épaisseur de 20 à 50 mm. Il est possible de les installer sur des outils plus polyvalents comme un déchaumeur. Cet équipement représente une vente sur deux. Il est utilisé notamment pour préparer le sol sur des rotations de type blé sur blé ou blé de colza. En revanche, le labour reste dominant avant une betterave ».
Propos de Martin Sweertvaegher, chef de produit marketing
« Pour répondre à des problématiques de sols différentes avec un travail adapté, nous proposons une gamme de décompacteurs qui se décline en plusieurs modèles avec différentes hauteurs sous châssis et profondeurs de travail variables, selon les objectifs agronomiques recherchés. Il peut donc travailler le sol à des profondeurs jusqu’à 45 ou 70 cm. Les dents sont conçues avec un angle d’attaque de 20°, suivi d’un angle fermé de 60°, ce qui permet une pénétration optimale tout en limitant leur usure. Grâce à sa pointe réversible, la dent a une durée de vie multipliée par deux. Le châssis, mécano-soudé pour assurer légèreté et robustesse, a été imaginé avec un design en forme de vague qui évacue mieux le flux de terre. Le décompacteur est équipé de dents fines munies d’ailettes qui scalpent les racines des adventices à ras du sol. Pour limiter le foisonnement, ces ailettes peuvent être enlevées. À l’arrière, un double rouleau, à dents ou à spatules, émiette, affine et rappuie le sol pour permettre la création de terre fine. Dans le cas d’un semis après décompactage, le passage d’une herse rotative est préconisé. Il convient d’adapter la pratique au type de sol ».
