Raisonner sa date de semis

Il faut savoir attendre suffisamment pour obtenir de bonnes conditions de ressuyage et de préparation du sol, et rester attentif aux conditions météo suivant le semis. L’annonce de pluies dans les 2 à 3 jours après l’opération, surtout dans les sols fragiles, expose au risque de battance. Le risque de montée à graine doit être pris en compte en fonction de la situation géographique et de la sensibilité variétale.

Préparer un lit de semences adéquat

La réussite du semis est conditionnée par une bonne préparation du lit de semences. Cette dernière doit s’effectuer à la bonne profondeur. Pour préparer le passage du semoir et l’implantation de la graine, il faut travailler au maximum à 5 cm de profondeur avec des outils à dents qui permettront le nivelage optimal du sol. Au-delà de cette profondeur, le rappuyage du sol présentera des irrégularités. Cette couche travaillée doit être composée par ¾ de terre fines et à ¼ de petites mottes. Ainsi, la graine semée à 2-3 cm pourra bénéficier de la remontée capillaire de la zone non perturbée par le travail du printemps. Seul le respect de ces conditions permettra une levée rapide et homogène.

Semer la bonne population

Une population optimale et homogène est recherchée au moment du semis. Les essais menés à l’ITB ont montré que la population optimale pour le rendement en sucre était atteinte entre 95 000 et 100 000 plantes/ha, quels que soient le type de sol et la date de semis. Le taux de levée moyen constaté dans les essais menés depuis 10 ans est de 92.8 %. De ce fait, La densité de semis optimale se situe entre 110 000 et 115 000 graines/ha (soit 1,1 à 1,15 unités/ha). Cela correspond à un espacement sur le rang entre :

• 19 et 20 cm pour un écartement de 45 cm

• 17 et 18 cm pour un écartement de 50 cm

Éviter les semis de mélanges de variétés

Semer le même lot de la même variété dans tous les éléments du semoir assure la même vitesse de levée, la même émergence, le même port foliaire de la population de betteraves. Les opérations de protection de la culture suivante se retrouvent facilitées par des betteraves développées de manière homogènes au même stade. Une hétérogénéité de développement pourra conduire à des pertes de pieds au moment des premiers traitements herbicides.

La vitesse d’avancement du semoir doit être contrôlée en fonction des conditions pédoclimatiques. Un semoir mécanique garantira une précision d’implantation entre 7 km/h et 9 km/h (jusqu’à 12 km/h pour les semoirs mécaniques équipés de ressorts de pression et dans de bonnes conditions de préparation de sol) tandis qu’un semoir pneumatique devra semer plus lentement (entre 5 km/h et 7 km/h). Enfin, même si les opérations de semis sont très souvent contraintes par le temps, prenez quelques minutes lors du semis pour vérifier si vos réglages initiaux n’ont pas été déréglés au cours des premières opérations de semis.

« Localiser l’azote au semis pour maximiser son rendement »

Olivier Ley, responsable régional Nord-Pas-de-Calais

L’apport de l’azote en localisé pour la betterave est une technique encore trop peu utilisée, mais qui mérite d’être développée.

En effet, le fait de localiser l’azote proche du rang de betteraves, tout en respectant certaines conditions (comme décrit sur le schéma à côté pour ne pas brûler les germes de celles-ci) présente un effet boost sur le démarrage de la culture, qui se caractérise par un rendement supérieur vis-à-vis de l’apport en généralisé, de l’ordre de 2 %. Cette technique va également permettre une économie d’engrais en raison de la meilleure efficience de ce dernier : en général, la dose conseillée par le reliquat est légèrement plus faible en localisé. Les apports enfouis localisés peuvent être réalisés avec des matériels adaptés sous forme liquide (solution azotée) ou solide (urée, ammonitrate).

La synthèse d’essais ITB réalisée dans le 59/62 met en avant un gain de productivité de 3 %.