Passée la stupeur causée par l’annonce de la fermeture de la sucrerie familiale Ouvré fils de Souppes-sur-Loing (Seine-et-Marne), les planteurs de betteraves doivent aujourd’hui envisager l’avenir.
Certes, le PDG de l’entreprise, Julien Ouvré, a annoncé qu’un accord de partenariat a été conclu avec Cristal Union permettant « à la sucrerie d’honorer l’ensemble de ses engagements au titre de la campagne en cours ». Mais les derniers paiements sont prévus contractuellement en janvier 2026. « Pourront-ils toujours être honorés ? », s’interroge le président de la CGB Île-de-France, Cyrille Milard.
La CGB reste d’ailleurs attentive sur le respect des engagements pris par la sucrerie Ouvré quant au règlement des betteraves.
Encore des betteraves à payer
Pour le moment, tout se passe bien, puisqu’une grosse échéance vient d’être honorée.
Celle du 31 janvier concerne le solde du complément de prix des betteraves 2023, qui s’élève à 18,88 €/t, et le paiement des betteraves 2024 livrées entre le 21 novembre et le 20 décembre, pour un montant de 26 €/t. Les chèques correspondants étaient disponibles au secrétariat de la sucrerie le 29 janvier, avant d’être envoyés par courrier.
Cependant, de nombreuses questions restent posées. Il y a en effet d’autres échéances importantes : une le 28 février prochain, avec le paiement des betteraves 2024 livrées après le 21 décembre (26 €/t) ; puis une autre le 31 mars pour un acompte sur le complément de prix de 6 € des tonnes livrées en 2024.
Enfin, il est prévu, en janvier 2026, le solde du complément de prix 2024 qui n’est pas encore connu.
« Avoir passé l’échéance du 31 janvier est déjà un soulagement, mais il reste encore d’autres échéances dont les montants sont significatifs », a déclaré le président de la CGB Franck Sander lors du conseil d’administration du 30 janvier.
L’autre grande question concerne le devenir de la Sica Gâtinaise de déshydratation des pulpes, qui était liée à la sucrerie de Souppes. Cet outil appartient aux planteurs à 80 %. Le Conseil d’administration de la SICA devra étudier toutes les hypothèses pour permettre une juste valorisation de cet outil.
Le groupe coopératif Cristal Union a invité les planteurs à le rejoindre. L’accord passé avec la sucrerie Ouvré pour la prochaine récolte 2025 propose deux alternatives : adhérer à la coopérative ou livrer les betteraves à Cristal Union en qualité de non-coopérateur. « Nous essayons d’accompagner au mieux les planteurs dans leur choix de continuer leur production de betteraves », poursuit Cyrille Milard.
Le groupe Tereos est également sur les rangs pour récupérer des planteurs qui pourraient approvisionner la sucrerie d’Artenay (Loiret).
Les semis approchant à grand pas, les planteurs ont peu de temps pour faire leurs choix.