Un rendement de 81 t/ha en 2024. La campagne se caractérise par des chiffres inférieurs à la moyenne quinquennale de 85 t/ha dans le Nord-Pas-de-Calais, constate Olivier Ley, le délégué ITB régional. Au cours du webinaire du 15 janvier, il a décrypté cette petite performance. « La météo a impacté les rendements. Mais la grande hétérogénéité des résultats obtenus, de 60 à 90 tonnes, voire 100 t/ha, prouve que d’autres facteurs ont joué », insiste Olivier Ley.

Premier élément, la date de semis 2024 a été décalée de trois semaines par rapport à la moyenne quinquennale. La moitié des parcelles ont été semées le 18 avril (moyenne 26 mars). Or, chaque jour perdu occasionne une baisse de 0,6 t/ha, qui ne se rattrape jamais. Ensuite, la date de couverture est atteinte le 27 juin seulement, contre le 15 juin en moyenne. Ces deux éléments expliquent une perte de productivité de 10 %.

Second point : un excès d’eau de plus de 150 mm. Avec 110 mm supplémentaires tombés en février, mars, avril, précise le technicien. Au final, les préparations et semis s’effectuent sur des sols pas suffisamment secs. Certains lissages ont limité l’enracinement et l’alimentation des betteraves. Comme si cela ne suffisait pas, il manque 254 heures d’ensoleillement en 2024 ! Surtout de fin mai à juin, ce qui retarde la couverture du sol. Et en septembre, le déficit d’ensoleillement dépasse les 40 heures, limitant la croissance et la richesse.

L’excès d’eau a généré des problèmes de sélectivité, même avec des programmes BTGV (Betanal, Tramat, Goltix, Venzar). Mais des essais ITB ont mis en évidence que cela n’a pas entraîné de baisse de rendement, rassure Olivier Ley.

Autre facteur, les bioagresseurs, avec la présence d’aphanomices. Cette maladie racinaire a engendré des retards de croissance, mais pas de pertes de pieds. Ceux-ci sont d’autant plus importants que la structure du sol est mauvaise. Il ne faut pas négliger l’entretien calcique, surtout en terres battantes. La jaunisse en revanche a été bien maîtrisée, avec un à trois aphicides.

Plus de cercosporiose au sud de la région

La cercosporiose se développe dans la région. Les seuils de déclenchement des fongicides ont débuté dès le 9 juillet, avec une moyenne régionale vers le 21 juillet. Le T2 a été déclenché du 4 août au 15 septembre, avec un délai de trois semaines entre le premier et le deuxième fongicide. « Nous notons un fort gradient Nord-Sud dans la précocité de la maladie, constate le délégué. Dans le sud de la délégation, trois traitements ont été nécessaires, alors qu’un suffisait dans le nord ». Le bulletin BSV, les cartes ITB du site itborg.fr (rubrique outils) donnent des informations chaque semaine. Le levier variétal demeure le premier à actionner. Ensuite, l’apport d’Airone renforce l’efficacité des fongicides. Son positionnement en T1 est le plus efficace.

Les évolutions du désherbage face à la disparition du Safari et du Mercantor ont été présentées par Cédric Royer, de l’ITB. De quoi être prêt pour la nouvelle campagne !