« Nous sommes la seule région où les attaques de jaunisse ont causé des dégâts en 2024 », a déclaré le délégué Pierre Houdmon, lors du comité technique de l’ITB Centre-Val de Loire, qui s’est tenu le 20 décembre à Jeanville-en-Beauce. Quatre interventions ont été nécessaires pour les semis de mars ainsi que trois pour les semis d’avril, afin d’assurer une protection efficace.
« Seules 3,2 % des parcelles ont extériorisé des symptômes de jaunisse durant la période estivale. Bien que cela représente peu pour l’ensemble de la région, il convient de bien analyser ces échecs pour accompagner encore mieux les producteurs durant la campagne 2025 », a expliqué Pierre Houdmon.
En complément du programme d’action renforcé « jaunisse » déployé en 2024, des mesures spécifiques d’accompagnement complémentaires vont être proposées dès 2025. Elles découleront directement des travaux issus du PNRI et seront partagées par l’ensemble des acteurs des filières betteraves industrielles et semencières qui cohabitent dans ces mêmes zones de production. « Nous allons arrêter de faire cohabiter à moins de 5 km les porte-graines des champs de betteraves ».
La cercosporiose a bien impacté le rendement final, qui est très décevant. « Cela nous oblige à choisir des variétés très résilientes vis-à-vis de la cercosporiose, même si elles ont un surcoût lors de l’achat. Celui-ci est économiquement valorisé dans nos régions du sud de Paris », déclare le délégué de l’ITB.
Désherbage mécanique
Alors que plusieurs molécules herbicides disparaissent ou vont disparaître en 2025, le désherbage mécanique apparaît comme une solution pour désherber les betteraves.
Tout d’abord, il faut noter que ce type de désherbage n’est pas possible sur toutes les parcelles et dans toutes les conditions climatiques. L’ITB précise qu’il n’est viable que pour des parcelles avec peu de dévers et de cailloux.
En amont de la campagne, le sol doit avoir été bien affiné, nivelé et rappuyé afin de faciliter l’action des outils et de limiter les dégâts sur les betteraves. Le réglage des outils utilisés, qui procède toujours d’un compromis entre la destruction des adventices et la sauvegarde de la culture, doit être minutieux. Pour cela, il est nécessaire d’avoir une population homogène. Enfin, une intervention mécanique dans une parcelle nécessite un contexte météorologique pas trop pluvieux. Certaines années, comme celle que nous venons d’avoir, sont donc moins propices à ces techniques.
Afin d’améliorer l’efficacité du désherbage mécanique et de diminuer le temps passé sur un tracteur, les progrès technologiques pourraient apporter de nouvelles solutions très précises, au travers notamment de la robotique. Mais attention, les largeurs de travail et les débits de chantiers de ces nouveaux équipements sont faibles, pour un coût relativement élevé.