Semis tardifs, manque d’ensoleillement, précipitations abondantes, forte pression de la cercosporiose, et le retour du mildiou dès juin : nos betteraves sont mises à rude épreuve cette année encore.
Mêmes avec des programmes fongicides diversifiés et bien positionnés, nos parcelles de betteraves n’ont pas toujours donné la productivité attendue, ni exprimé leur potentiel : le rendement betteravier 2024 devrait être inférieur à 80 t à 16 par hectare, en moyenne nationale. C’est une nouvelle déception.
Ajoutons que ces deux dernières années, les richesses sont trop basses en 2024. Les raisons à l’origine de ces bas niveaux de richesse sont en cours d’investigation et non compensées par le poids racine.
Il y a un enjeu majeur pour notre filière d’apporter des réponses pour expliquer des interactions entre la plante, son environnement et la génétique. Nos sélectionneurs doivent s’emparer pleinement de ces sujets pour proposer des variétés capables de mieux tolérer ces stress abiotiques.
Les betteraves de demain devront rester productives et plus efficace en termes de consommation d’intrants et d’énergie. Elles devront également apporter davantage de rentabilité à nos exploitations. La réussite de ce pari ambitieux incombe aux chercheurs et aux agriculteurs ; encore faut-il que les politiques publiques nous accompagnent de manière cohérente et efficace.
Chaque année, la recherche variétale apporte des améliorations et des avancées : tolérance à la cercosporiose ou encore variétés SMART qui constituent une véritable réponse à certaines impasses techniques en matière de désherbage.
Des progrès en matière de tolérance à la jaunisse sont aussi enregistrés même si la productivité des variétés en question est encore insuffisante pour les conseiller. Des variétés présentant un niveau élevé de tolérance et de performance sont attendues à partir de 2026, au mieux. Face à ces nombreuses problématiques, il est urgent que l’Union européenne se dote d’un cadre réglementaire favorable aux NGT – ces nouvelles technologies de sélection génomique – afin d’accélérer la recherche de solutions à tous ces défis climatiques et sanitaires. J’espère vivement que ce dossier aboutira dès 2025.
La betterave à sucre est une culture historique de nos territoires, qui doit continuer à se moderniser. Avec des variétés plus résistantes, plus économes et plus efficaces, elle continuera à s’adapter à des exigences croissantes tout en répondant aux attentes sociétales. Les défis sont nombreux, à commencer par celui de la maîtrise de nos coûts de production, mais nous devons rester confiants : l’avenir de cette culture est plein de promesses !
Dans les pages centrales de ce numéro, vous trouverez la liste des variétés recommandées pour les semis 2025 (nouvelles ou confirmées), basée sur les résultats des expérimentations. Ce numéro spécial Semences est un guide précieux pour effectuer vos choix variétaux. « À chaque parcelle, sa variété ».