Huiles, graines, tournesol, soja, colza, canola canadien ou australien, les hausses touchent à peu près tous les oléagineux. La graine de colza a ainsi franchi le seuil des 500 €/t dans la dernière quinzaine, touchant même les 515 €/t, avant de se replier à 502 €/t le 29 octobre sur le Fob Moselle. Les marchés à terme sur Euronext ont suivi, à plus de 500 €/t pour toutes les échéances courant jusqu’en mai 2025. Même si la récolte de 2024, de 3,9 millions de tonnes, est inférieure de 10 % à celle de 2023, les producteurs pourraient bénéficier d’une meilleure rentabilité que prévu grâce à la hausse des prix en cours.
Encore plus spectaculaire, la graine de tournesol vient de toucher un sommet à près de 600 €/t livrée à Saint-Nazaire, soit 150 € de mieux que début septembre. La récolte de tournesol en France a été réduite de 13 % à 1,8 Mt, à cause des fortes pluies, et la flambée des prix est une aubaine pour les producteurs. La hausse des prix gagne d’ailleurs tout le continent européen, Ukraine, Roumanie, Bulgarie. La guerre en Ukraine est le principal facteur de la flambée des prix, en raison de la chute de la production à 10 Mt, contre 16 Mt avant la guerre. Et les flux logistiques en mer Noire restent très perturbés, ce qui entraîne une forte volatilité.
Le prix des huiles flambe aussi partout dans le monde. L’huile de tournesol vient d’atteindre un plus haut à 1 255 $/t quand elle valait moins de 1 000 $/t début septembre. Le prix de l’huile de palme sur le Bursa Malaysia à Kuala Lumpur s’établit autour de 1 067 $, flirtant avec les plus hauts de l’année, sur la base d’une évolution des exportations malaisiennes de 10 % lors du mois d’octobre. À Winnipeg, au Canada, la graine de canola se vend autour de 470 $/t sur une tendance haussière depuis le creux de mi-septembre, quand la graine s’échangeait à 410 $/t.
Les huiles de palme et de soja continuent de bénéficier de l’attrait pour les biocarburants, mais doivent tenir compte des prix du pétrole, plutôt bas.
Ainsi, la graine de soja s’échangeait, le 29 octobre à Chicago à moins de 360 $/t, un prix en recul sur la dernière quinzaine. Même si la demande est solide, l’augmentation de la production mondiale à 421 Mt provoque un surstockage de fin de campagne qui n’est pas sans effet sur les prix. La petite forme de l’économie chinoise, qui achète un quart de la production mondiale de soja, pèse aussi sur les cours.