Jaunisse localisée dans un secteur au sud de Chartres
La jaunisse a été observée au plus tôt le 17 juin, dans la moitié des sites, mais avec une infestation moyenne inférieure à 2 %, la moyenne la plus faible depuis 2021. Seul le secteur au sud de Chartres se démarque cette année encore avec des infestations fortes, atteignant 100 % de la surface parcellaire (cf. graphique ci-dessous). Cette année, également, il n’y a pas de lien établi entre la localisation de la pression des pucerons verts aptères, et celle de la jaunisse. D’autres facteurs rentrent en jeu tels que les réservoirs viraux et le taux de pucerons virulifères. Un plan d’action en Eure-et-Loir a été mis en place cette année, piloté par les inter-professions betteraves sucrières, porte-graine, la recherche et l’État pour faire baisser la pression virale dans cette zone.
Teigne : la grande absente de cette année
Les conditions très pluvieuses de ce printemps ainsi que du début de l’été ont défavorisé les vols de teigne. De plus, si quelques larves avaient pu malgré tout s’installer, les pluies très fortes les ont noyées. Malgré quelques infestations, en moyenne autour de 5 % de betteraves touchées, le seuil d’intervention n’a été atteint que dans 4 parcelles et le 26 août au plus tôt ! La pression de cette année est la plus faible depuis la mise en place du suivi des teignes.
Noctuelles défoliatrices présentes, mais peu nuisibles
Les noctuelles ont été observées dans 80 % des parcelles, mais avec une infestation assez faible, de l’ordre de 16 % de plantes atteintes, loin du seuil établi à 50 % des plantes atteintes. Ainsi, moins de 10 % des parcelles ont atteint le seuil d’intervention, dans la continuité des deux années précédentes (50 % de sites attaqués par des noctuelles, mais avec moins de 4 % des sites atteignant le seuil).
Maladies foliaires : une situation contrastée
On observe une différence entre les zones à risque historique de cercosporiose et les zones situées en bordure maritime :
• Dans ces dernières, les quatre maladies ont pu se développer, mais seules la cercosporiose et la rouille ont atteint les seuils d’intervention autour de la mi-juillet, suite au retour d’une alternance d’humidité et de chaleur.
• Dans les zones à risque historique, la cercosporiose a été observée au plus tôt le 17 juin, entraînant le déclenchement des premières interventions fongicides fin juin. De la rouille ainsi que de la ramulariose ont également pu être observées. En fin de compte, au moins une intervention supplémentaire a été nécessaire dans ces zones où la protection a commencé plus tôt.
Les charançons n’aiment pas l’eau
La pluviométrie de ce printemps associée à des températures assez fraîches a limité l’activité des charançons qui n’ont pu reprendre leur activité de ponte qu’à partir du mois de juin. Les adultes, identifiés dans 30 % des parcelles, sont toujours moins visibles que leurs dégâts, puisqu’ils se laissent tomber au sol à la moindre alerte. Des piqûres, correspondant aux trous de ponte, ont été observées dans 55 % des sites cet été, touchant en moyenne 30 % de betteraves. La pluviométrie de cette année a limité la migration des larves dans les racines, puisque 22 % des sites sont concernés par des galeries dans les racines.
Près de 400 hectares de SBR sont observés au nord de la zone d’approvisionnement de la sucrerie et le long du Rhin. Cette surface est en forte augmentation par rapport à l’an dernier (150 ha), mais son intensité est plus faible.
Le réseau de piégeage mis en place a permis de détecter et de piéger des cicadelles, Pentastiridus dans ces secteurs en juin et début juillet. Depuis la mi-août, les parcelles de betteraves passent au jaune doré et les feuilles lancéolées du cœur sont bien visibles. Les larves sont actuellement visibles en petit nombre lorsque les betteraves sont arrachées (voir photo ci-dessus). La coupe transversale des pivots indique un brunissement des réseaux vasculaires.
Réaliser des travaux du sol au printemps (15 – 20 cm) et implanter des cultures de printemps après betteraves permet de casser le cycle de cette cicadelle. La culture de blé derrière betteraves est fortement déconseillée.
En complément, des pistes génétiques existent.
Les conditions climatiques de ce printemps, très pluvieuses, ont été favorables à l’infestation du mildiou. Certaines parcelles sont touchées à plus de 50 %. Cette maladie est due à un oomycète ou « pseudo-champignon » dont la forme qui parasite la betterave est spécifique du genre Beta.
Ce bioagresseur se nourrit au détriment de la betterave, provoquant un ralentissement de la croissance. Cette maladie entraîne des jaunissements, et ne doit pas être confondue avec la jaunisse. Pour éviter tout risque de confusion, la différenciation se fait en froissant les feuilles : les feuilles restent molles en présence de mildiou, alors qu’elles sont cassantes en présence de jaunisse.