La colère agricole est de retour, comme en témoignent les panneaux échangés ou bâchés à l’entrée des villages. Et maintenant « ce qui vient faire déborder le vase déjà bien rempli, c’est le sujet Mercosur », a déclaré Pierrick Horel, président des Jeunes agriculteurs (JA) en conférence de presse le 22 octobre.
La date de la mobilisation n’est pas totalement arrêtée. « Dès que les travaux dans les champs seront terminés on aura un combat politique à mener », a ajouté le président de la FNSEA. Arnaud Rousseau fustige le « retour de l’incohérence européenne », qui se traduit par une possible signature d’un accord commercial entre la Commission européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie) lors du sommet du G20, qui débute le 18 novembre à Rio. « L’accord ouvrirait la porte à 99 000 tonnes de viandes bovines, à 180 000 tonnes de viandes de volaille, à l’équivalent de 3,4 millions de tonnes de maïs, à 180 000 tonnes de sucre et à 8,2 Mhl de biocarburants », avaient alerté le 18 octobre les deux syndicats majoritaires, dans un communiqué commun avec les associations spécialisées en bovins, betteraves, lait, maïs et aviculture.
Mesures de simplification
« La tentation de revenir sur le Green Deal, de signer les accords commerciaux, les conclusions du dialogue stratégique sur l’agriculture tel qu’il a été mené, nous amènent à réagir. Car se battre pour la simplification en France, tout en nous laissant envahir de produits qui n’ont ni nos normes ni nos standards, serait une erreur », a déclaré Arnaud Rousseau.
Au niveau français, la FNSEA et les JA demandent l’application des mesures de simplification promises par la ministre de l’Agriculture Annie Genevard – notamment le contrôle unique – ainsi que l’aboutissement de la loi d’orientation agricole (LOA).
À très court terme, les deux syndicats attendent des prêts garantis et bonifiés par l’État. Et ils veulent des réponses « d’ici la fin de la semaine ».