« L’UNPT lance un appel à la prudence pour éviter le naufrage des prix ». Tel est le titre d’un communiqué du syndicat des producteurs de pommes de terre daté du 15 octobre. Il fait suite à un engouement d’un certain nombre d’agriculteurs pour cette culture qui connaît actuellement une bonne rémunération, alors que la moisson des céréales a été pour beaucoup catastrophique. En 2024, la surface plantée a augmenté de 7%, et les annonces d’ouverture d’usine (à Péronne, Dunkerque et Escaudoeuvre) sont très encourageantes.

Mais attention, « il est important de rappeler clairement que ces infrastructures ne sont pas encore toutes opérationnelles ou même construites, alerte l’UNPT. L’augmentation des surfaces précipitée sans une demande immédiate correspondante pourrait, dès la prochaine campagne, potentiellement entraîner une offre excédentaire, avec des conséquences directes sur les prix et la stabilité du marché pour plusieurs campagnes ».

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Une culture rémunératrice mais exigeante et risquée

Si le syndicat soutient les nouveaux producteurs de pommes de terre dans leur démarche, il rappelle « l’importance d’une approche réfléchie et préparée pour se lancer. En effet, la culture de la pomme de terre est particulièrement exigeante en investissement, en trésorerie et en technicité. Elle présente aussi un certain nombre de risques, notamment liés aux « aléas climatiques de plus en plus extrêmes », que ce soit des sécheresses ou des pluviométries excessives.

Par ailleurs, le syndicat encourage les agriculteurs à s’organiser en groupements de producteurs afin de protéger à la fois les revenus de la culture et la stabilité de la filière. Une incitation qui s’adresse « en particulier aux producteurs livrant les usines de frites belges récemment implantées en France et qui n’ont pas encore de groupements associés ». L’UNPT précise être « là pour vous accompagner… surtout si la volonté de certains acteurs est là pour vous en dissuader ».