Au milieu des voitures électriques, au détour d’une allée du Mondial de l’Auto, la Collective du bioéthanol a animé un véritable village du bioéthanol avec le SUV Ford Kuga Hybride E85 et trois fabricants de boîtiers flex-E85 homologués : Biomotors, eFlexFuel et FlexFuel Energy Development. Un village gaulois qui défend le moteur thermique « neutre en carbone », comme le dit Sylvain Demoures, secrétaire général de Bioéthanol France, le syndicat professionnel qui représente les intérêts des producteurs français de bioéthanol-carburant et d’alcool traditionnel (ex-SNPAA).
Le bioéthanol a aujourd’hui un beau bilan avec l’E10 et le Superéthanol-E85, qui continuent à prendre de parts de marché. Et demain, ce carburant sera encore « plus vert » avec le futur Superéthanol-E85 100 % renouvelable, combiné avec l’électrification des véhicules équipés de moteurs hybrides.
« Tel un village gaulois, nous avons résisté et résistons encore à des vents contraires qui ont voulu nous évincer, à savoir l’électrification au pas de charge du transport routier comme l’a décidé l’Union européenne début 2023 », a déclaré Sylvain Demoures, lors de l’inauguration du stand le 14 octobre dernier.
Avec le Green Deal, l’UE, qui veut décarboner son économie, a lancé les débats sur la révision du Règlement CO2 des véhicules. Pour Bioéthanol France, le futur Superéthanol 100 % renouvelable doit être considéré comme un carburant « neutre en carbone » au pot d’échappement, car « ses composants prennent du CO2 dans l’air, l’utilisent pour produire de l’énergie et le retournent à l’air après utilisation ».
Au vu de la situation périlleuse dans laquelle se trouve le secteur automobile européen, l’Italie et l’Allemagne notamment demandent une réouverture rapide du Règlement CO2 des véhicules. « Nous poursuivrons nos efforts pour montrer que le bioéthanol est une alternative immédiate, produite en France, abordable et durable qui peut décarboner le parc existant et les futurs véhicules… Une alternative pleine d’avenir, puisque nous avons montré il y a quelques mois avec l’IFPen, que nous pouvions produire en France un Superéthanol 100 % renouvelable très propre à l’échappement, aussi bon pour les gaz à effet de serre que le 100 % électrique en France en analyse de cycle de vie », a expliqué Sylvain Demoures.
Représentant les betteraviers, le directeur général de la CGB, Nicolas Rialland, a souligné la fierté du monde agricole de participer à ce défi énergétique. « Mais il faut de la cohérence vis-à-vis des importations d’éthanol venant de pays tiers, dont les standards de production différents occasionnent une concurrence déloyale. » Et de conclure : « choisissez le bioéthanol pour une mobilité plus propre et plus durable, mais préférez le bioéthanol français pour soutenir nos agriculteurs. »