Une installation réussie dépend bien souvent d’une transmission réussie. Ce constat est d’autant plus important qu’en France, d’ici 2035, 43 % des chefs d’exploitations actuels auront plus de 65 ans ! Deux tiers des futurs retraités n’ont pas identifié de repreneurs, alors qu’ils détiennent un quart de la surface agricole.
L’enjeu de la transmission devient un pilier fondamental du renouvellement des générations, de la continuité de nos exploitations, du tissu productif et de la vitalité de nos campagnes. La filière betteravière en est un bon exemple, avec le fort ancrage des sucreries dans les territoires. Malgré cela, la transmission demeure un angle mort des politiques agricoles !
Dans un contexte de changement climatique global, les décideurs doivent agir jusqu’au niveau européen afin d’accompagner les cédants à transmettre à des jeunes plus nombreux, mieux formés et plus innovants.
Nous avons l’occasion de réinvestir les métiers de l’agriculture comme un sujet de premier plan. Des métiers qui ont du sens parce qu’ils nourrissent les citoyens et sont proches de la nature. Des métiers qui évoluent et qui peuvent susciter des vocations tout en créant une dynamique économique indispensable dans les territoires.
Lorsqu’on devient agriculteur, c’est aussi une opportunité d’être un acteur concret de la lutte et de l’adaptation face au changement climatique.
Bref, beaucoup de fermes à reprendre, ça peut aussi être une aubaine !
Créons un choc d’attractivité vers les métiers agricoles ! L’ingéniosité de cette relève sera déterminante car la reprise est le moment le plus propice pour innover. Les nouveaux visages de l’agriculture, aux profils diversifiés, se donneront le droit d’explorer de nouvelles pistes.
Le départ en retraite peut être une épreuve psychologique couplée à une insuffisance des revenus. Pour inciter au mieux une bascule vers une nouvelle génération, la transmission doit donc être anticipée et accompagnée fiscalement et humainement. Le travail doit se poursuivre en ce sens dans le Projet de loi d’orientation agricole, pour que chaque cédant puisse partir sereinement à la retraite.
Les politiques publiques devront également être au rendez-vous pour permettre les adaptations nécessaires, car le coût financier pour assumer les transitions sera trop grand pour les agriculteurs s’ils sont seuls.
Ne subissons pas les mutations, faisons-les ! Autrement, nous risquons de connaître une désertification agricole et d’emmener des agriculteurs dans le mur. Jeunes Agriculteurs propose de mettre en place une planification qui se déploiera à travers des plans et contrats d’avenir. Ces dispositifs permettront d’accompagner les agriculteurs dans leurs transitions, dans leur diversification et dans leurs prises de risques.
Voilà des propositions concrètes pour une stratégie globale du secteur, ambitieuse, durable, stable.