La maladie de Lyme progresse. Selon l’Institut Pasteur on est passé, entre 2009 et 2021, de 26 146 à 68 530 cas par an. Certes, en général les choses se passent bien et les antibiotiques sont efficaces. Mais, si la maladie n’a pas été traitée, les effets secondaires sont fâcheux : paralysie faciale, complications neurologiques, articulaires, cardiaques ou cutanées.

Voyons comment elle se développe. Elle est transmise par un acarien, la tique qui, sur certains secteurs, grouille. Le Grand Est s’avère la région la plus touchée (plus de 100 cas pour 100.000 habitants), suivie par l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle Aquitaine. À l’inverse, moins de 50 signalements ont été faits en Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans le Centre-Val de Loire, dans les Pays de la Loire, en Normandie, dans les Hauts-de-France et en Corse.

Cette maladie a été décrite pour la première fois en 1977, à la suite d’une éclosion d’arthrite survenue chez des enfants vivant dans la ville de Lyme, dans l’état du Connecticut, aux États-Unis.

La tique, Ixodes scapularis, vit plus particulièrement dans les endroits humides comme les forêts, les boisés, les herbes hautes, les jardins, les aménagements paysagers et les amas de feuilles mortes.

Au cours d’une même année, les différents stades du développement de l’acarien (larve, nymphe, adulte) peuvent se retrouver dans un même secteur.

À chacun de ces stades, la tique doit se nourrir du sang des animaux ou des humains pour passer au stade suivant. Ce sont donc de micro-vampires !

Quand elles sont à jeun, leur taille n’excède pas 2 à 3 mm mais, gorgées de sang, elles triplent de volume.

Toutes ne sont pas porteuses de la maladie. Sur plus de 2 500 tiques analysées, 15 % seulement étaient porteuses de la bactérie Borrelia bugdorferi.

C’est surtout au printemps et pendant l’été que l’on peut être la proie des tiques. Elles vous attrapent quand vous vous baladez en forêt en chaussures de marche ou de jogging. Elles s’insinuent par le bas du pantalon, remontent le long de la jambe et passent à table. Elles choisissent les endroits du corps les plus incongrus : orteils, aine, ventre, haut des cuisses, et même parties intimes.

Comme elles sont minuscules à jeun, ils arrivent de les confondre avec d’autres bestioles, surtout si elles restent sur les vêtements.

En revanche si vous repérez, sur la peau, une excroissance qui ressemble à un petit pois rouge, pas d’erreur, c’est une tique !

Il faut 24 heures pour que la maladie passe dans le sang

Pas de panique ! Il faut en effet attendre vingt-quatre heures pour que la maladie passe dans le sang. En général, en se déshabillant ou en faisant sa toilette, on découvre assez vite l’importune. C’est toujours désagréable de voir un organisme étranger s’incruster dans son anatomie. Reste à s’en débarrasser. Le premier réflexe est de prendre la tique entre deux doigts et de tirer. Dans ces conditions la tête reste fichée dans la chair. Le mieux est de prendre une pince à épiler, de pincer la tête à ras de la peau et de tirer doucement. On désinfectera ensuite avec une lotion antiseptique.

Si rien n’est fait, que la tique continue à « squatter » et qu’elle est porteuse de la maladie – cela fait beaucoup de conditions quand même – la maladie risque de se développer.

La phase primaire se caractérise par une plaque rouge indolore autour de la piqûre, s’étendant rapidement, et d’une taille supérieure ou égale à 5 cm au point d’inoculation. C’est ce que l’on appelle l’érythème migrant. Il s’agit de la manifestation la plus fréquente (environ 80 % des cas). Si la maladie n’est pas traitée à ce stade précoce, des complications neurologiques, articulaires, cardiaques ou cutanées peuvent survenir lors des phases secondaire et tertiaire.

Dans les semaines et les mois suivant la piqûre, les symptômes peuvent alors être les suivants : apparition de plusieurs rougeurs qui s’étendent sur la peau, avec ou sans démangeaison, paralysie du visage, engourdissement d’un membre, douleur à la nuque, maux de tête, enflure à une ou plusieurs articulations (par exemple, au genou) ; palpitations ou étourdissements.

Prise de sang

Comment s’effectue le diagnostic ? Par une prise de sang. Si vous découvrez donc une tique tardivement, mieux vaut se rendre au laboratoire d’analyse médicale. Si, par malheur, vous ne l’avez pas repérée et qu’elle s’en est allée après avoir mangé, c’est-à-dire au bout de cinq à six jours, les choses deviennent compliquées …

À l’heure actuelle, les seuls moyens de traitement de la borréliose sont les antibiotiques, efficaces rapidement si le diagnostic est établi assez tôt. Les doses dépendent de l’âge du patient, de ses antécédents médicaux, de ses allergies ou de son état de santé. Il n’y a pas de vaccin.

Chez le chien, la maladie se manifeste, en phase aiguë, par une perte d’appétit, une boiterie, des vomissements. En forme chronique, par des problèmes cardiaques ou intestinaux.

Il faut savoir enfin que la tique ne porte pas que la maladie de Lyme. C’est aussi le vecteur de la piroplasmose, de l’ehrlichiose, de l’anaplasmose et de l’hépatozoonose. Sale bête !