Pourquoi la société RAGT s’est-elle portée acquéreur de Deleplanque ?
RAGT a un portefeuille de 32 espèces de grandes cultures et il nous a toujours semblé pertinent d’avoir la betterave, mais l’opportunité ne s’était encore jamais présentée.
La rencontre avec Deleplanque s’est faite naturellement : nous sommes tous les deux des entreprises familiales. Or il n’en reste plus beaucoup dans le monde de la semence ; nous avons donc saisi l’opportunité de racheter Deleplanque.
De leur côté, je pense que les actionnaires de Deleplanque sont arrivés à la conclusion qu’ils étaient au bout d’un cycle d’investissement et qu’il fallait désormais disposer de moyens conséquents pour aller chercher du progrès génétique en développant notamment les outils de la génomique.
Quelles sont les synergies entre les deux sociétés ?
Les outils de sélection de la betterave sont très similaires aux autres espèces que nous travaillons, notamment la génomique qui permet d’accélérer le cycle de sélection et d’améliorer les caractéristiques variétales. Le savoir-faire que nous appliquons à nos 32 espèces pourra être mis à disposition des programmes de sélection de la betterave.
RAGT investit 18 % de son chiffre d’affaires dans la recherche ; la sélection de la betterave bénéficiera donc d’un budget plus conséquent.
Pouvez-vous présenter RAGT en quelques mots ?
RAGT est un semencier multi-espèces de taille intermédiaire (500 M€ de chiffres d’affaires pour le Groupe), mais leader européen des céréales à pailles et leader mondial de l’orge de brasserie. Nous sommes engagés historiquement dans la sélection du maïs et nous avons une position forte en tournesol et en colza. L’acquisition de Deleplanque est l’une des plus importantes de l’histoire de notre entreprise. Cela démontre bien les ambitions que nous avons pour la betterave.
Quelle place aura la betterave dans votre portefeuille de produits ?
Nous allons travailler pour faire reconnaître à sa juste valeur la génétique et les caractéristiques des semences de Deleplanque/Strube. C’est un obtenteur qui a commencé à trouver des réponses sur les viroses et qui apporte des résistances notables à la cercosporiose. La betterave doit rapidement se hisser en pole position dans nos priorités de développement.
Allez-vous garder la marque Deleplanque/Strube ?
Nous sommes en cours de finalisation de l’acquisition ; il est trop tôt pour dire si nous allons garder les marques Deleplanque et Strube. Dans le passé, RAGT a déjà conservé des marques bien installées.
Quel est votre objectif de part de marché ?
Aujourd’hui, Deleplanque/Strube a une part de marché de 8 %. Il me semble que ce chiffre ne reflète pas la valeur de la génétique ; nous avons donc un objectif de croissance sur les marchés français et allemands pour atteindre les 10 ou 12 %. Ce sont des chiffres qui ont déjà été réalisés par le passé.
Nous sommes très heureux de devenir un acteur de la filière betteravière et, avec les collaborateurs de Deleplanque, nous mettrons tout en œuvre pour délivrer des innovations régulières sur le marché.