Les conditions favorables du mois d’août ont également permis une belle progression du poids racine qui est estimé, via les 120 prélèvements de la CGB répartis de manière homogène sur la France betteravière, supérieur de 9 % à la moyenne des 5 dernières années. Un fait notable si on tient compte du retard des semis. En effet, la date moyenne d’emblavement a été cette année le 14 avril, soit 15 jours plus tard que la normale, explique Jean-Jacques Fatous de la CGB.
Mais le rendement en sucre dépend aussi de la richesse qui reste basse, à 16°, c’est-à-dire en retrait de 1,7° par rapport à la richesse constatée généralement fin août. Et même si cette dernière a fortement progressé en août, cela n’a pas compensé le retard constaté fin juillet, précise-t-il. À noter que les feuilles des betteraves sont plus abondantes que la moyenne quinquennale (+33%).
Si l’estimation nationale du tonnage de sucre par hectare se rapproche de la moyenne 5 ans, elle masque cependant des disparités entre régions, observe la CGB. Le rendement moyen de la Normandie et des Hauts-de-France se dessine inférieur à l’historique quinquennale, régions pénalisées par la date de semis et les excès de précipitations du printemps. En revanche, pour la Champagne et le Sud de Paris, les perspectives semblent bien meilleures.
Vigilance sur la cercosporiose
La cercosporiose est plus fréquente que l’an dernier mais, pour l’instant, moins violente, affirme Ghislain Malatesta, le directeur de l’expérimentation et de l’expertise régionale de l’ITB. Jusqu’au 25 août, elle a été mieux contenue que l’été dernier grâce au trois à quatre traitements qui ont été réalisés. L’impact de la maladie est donc pour l’instant plus faible, explique l’agronome. Et Jean-Jacques Fatous prévient : « il est impératif de rester attentif au bon état sanitaire du feuillage. Si les conditions climatiques sont favorables à la croissance de la betterave, elles le sont également pour le développement de la cercosporiose. Cette dernière pourrait venir comme en 2023, limiter fortement la progression des rendements. »