« La source dominante de glyphosate en Europe ne peut pas être l’application d’herbicides mais les eaux usées ». C’est ce que révèle une vaste étude de l’université allemande de Tubingen, qui sera publiée dans la revue Water Research le 1 er octobre 2024. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont comparé l’évolution de la concentration de glyphosate et d’AMPA (un de ces produits de dégradation) dans les rivières au cours de l’année, en Europe et outre-Atlantique : « contrairement aux États-Unis, les schémas saisonniers en Europe ne sont pas cohérents avec un apport dominant provenant des applications d’herbicides agricoles ou urbains », affirme le rapport. Les périodes de forte concentration de ces deux molécules dans les rivières coïncident avec les périodes d’utilisation en agriculture aux USA, mais pas en Europe. Par ailleurs, les chercheurs ont découvert que « le glyphosate et l’AMPA sont détectés dans les stations d’épuration connectées à des systèmes d’égouts séparés recevant principalement des eaux usées domestiques et pendant les périodes de temps sec ».
L’aminopolyphosphonate se dégraderait en glyphosate
D’où viendraient alors l’AMPA et le glyphosate que l’on retrouve dans les eaux fluviales ? Les chercheurs arrivent à l’hypothèse que ces deux molécules viendraient de la dégradation de la lessive ménagère (via l’aminopolyphosphonate utilisée comme anti-tartre). Cette hypothèse est d’ailleurs corroborée par l’absence d’aminopolyphosphonate dans les lessives et détergents américains. La présence de glyphosate dans les rivières serait donc plus liée à l’activité des villes qu’à celle des campagnes. Tel est pris qui croyait prendre…