C’est un fait, dans ses expérimentations, Arvalis constate qu’un semoir monograine offre une meilleure répartition des semences de céréales sur le rang (pour les faibles densités) et une profondeur de semis plus précise qu’un semoir volumétrique. Par conséquent, sur des semences hybrides, la densité de semis peut être réduite de 50 à 60 % par rapport à un semis classique, sans pénaliser le rendement et à un débit de chantier équivalent. Monosem, Väderstad, etc., proposent maintenant des semoirs à distribution monograine pour des écartements de 22,5 à 25 cm. Des rangs peuvent être débrayés afin de réaliser des semis avec un interrang de 45 ou 75 cm.

Une pratique séduisante avec quelques bémols

Même si la technique paraît séduisante, les résultats mesurés sur le terrain ne sont pas aussi probants. « Nous avons mesuré un retrait de 2,7 q/ha (écart statistiquement non significatif) pour les modalités semées au semoir monograine par comparaison avec un semis classique des céréales », indique Damien Brun, ingénieur agroéquipement chez Arvalis. Ces résultats s’expliquent par l’écartement entre rang (25 cm avec le semoir monograine). « Au -delà de 20 cm d’interrang, nous savons que le potentiel de rendement est affecté dans les zones productives, comme c’est le cas à Boigneville, notre site expérimental », précise-t-il.

Damien Brun attire également l’attention sur le poids des nouveaux semoirs monograine, prévus pour le semis de toutes les cultures, et leur utilisation délicate sur un sol mal ressuyé (par exemple pour les semis de céréales tardifs en novembre ou les semis précoces au printemps). Il préconise donc aux agriculteurs qui souhaitent investir dans ce type de matériel « d’avoir à disposition un semoir traditionnel, utilisable dans des situations difficiles ». Cette pratique n’est donc pas l’assurance d’optimiser le parc matériel de l’exploitation avec un seul semoir pour toutes les cultures.

Cette technique pose également question quant à la gestion des adventices très peu concurrencées par une culture semée à faible densité. En revanche, avec ce type de semoir, le désherbage mécanique est très facilité. « Le passage de la bineuse est plus efficient pour un écartement entre rang de 25 cm que de 15 cm, souligne Damien Brun. Tout est donc une question de compromis ».

Un semoir hybride monograine/céréales

Tournée vers l’innovation technologique, la société Väderstad propose un semoir hybride monograine/céréales. Selon le constructeur, cette solution a pour but d’exploiter le potentiel de chaque graine et de gagner du débit de chantier. En 2025, elle effectuera les premières livraisons de son nouveau semoir monograine Proceed. D’un écartement entre élément de 22,5 à 25 cm, Proceed s’adapte au semis de précision de toutes les cultures. Il permet de réduire la densité de semis des céréales (de 300gr/m² à 50 gr/m² selon si la variété est un hybride ou une lignée) sans pénaliser le rendement. Ce semoir convient aussi bien au semis direct qu’à des pratiques avec labour ou du travail du sol simplifié (avec peu de résidus en surface). Il permet également de désherber mécaniquement avec une bineuse et de réduire ainsi les doses d’herbicides.

Forêts domaniales : on va prélever davantage
©Väderstad