Planteuse et arracheuses : deux nouveautés en avant-première

Pour la première fois, Grimme présentera sa toute nouvelle planteuse huit rangs GL 860 Compacta, également disponible pour les écartements de 90 cm. Repliable sur quatre rangs, elle permet de circuler sur la route dans le respect de la réglementation. Elle dispose d’une capacité de trémie de 6,5 tonnes et est équipée d’une cape pour réaliser le buttage définitif.

En démonstration dynamique, la nouvelle génération d’arracheuse Ropa, la Keiler 2 RK22. Cette machine deux rangs, dévoilée lors du dernier Agritechnica, est dotée d’un système de commande hydraulique Next Level. Elle comprend la même cinématique que l’ancienne génération Keiler, mais intègre de nouvelles pompes hydrauliques supplémentaires à débit variable. Celles-ci offrent davantage de précision dans les réglages du tamisage et du nettoyage. Elles boostent le débit de chantier tout en conservant la qualité des tubercules. En cabine, la Keiler 2 RK22 dispose de nouveaux joysticks et d’un ordinateur de bord plus intuitif. Cette technologie, associée à un nouveau système de caméras numériques, facilite les réglages lors de l’arrachage. La grande nouveauté de l’arracheuse réside également dans la solution de télématique R-Connect : suivi à distance des chantiers, réglages de la machine et analyse des performances, etc. Une seconde arracheuse deux rangs Keiler 2 RK22 sera également exposée mais équipée du système DoubleSelect. La machine comprend alors un séparateur supplémentaire UFK à trois rangées de doigts au niveau du deuxième tapis à tétines, qui permet de séparer les pommes de terre des cailloux et des mottes de terre par densité. Ce système booste le nettoyage, principalement dans les parcelles complexes.

De son côté, Grimme effectuera une démonstration d’arrachage de pommes de terre avec son automotrice quatre rangs Ventor 4150, dans sa nouvelle version à 90 cm d’écartement. Cette arracheuse dispose d’une grosse capacité de trémie de 15 tonnes, de plusieurs tapis à tétines et de séparateurs à doigts pour optimiser le nettoyage et le triage des pommes de terre.

Pulvérisation : de plus en plus de technologie

Cette année et en avant-première en France, Amazone exposera son nouvel automoteur Pantera 7004 remarqué pour son volume nominal de cuve de 6 600 litres. En option, celui-ci peut être équipé de la coupure électrique individuelle et du changement automatique des buses AmaSelect. Un dispositif permet de décaler les buses pour pulvériser le rang ou l’inter-rang quel que soit l’écartement. Ce système se décline en d’autres versions plus abouties, selon la précision de pulvérisation recherchée : AmaSelect Row, particulièrement adapté pour traiter les rangs ou l’inter-rang des cultures en bandes grâce à une commande buse par buse, et AmaSelect Spot, prévu pour ne traiter que des zones identifiées par satellite ou drone. AmaSelect Row et Spot offrent une pulvérisation localisée à ultralocalisée et répondent aux préoccupations actuelles d’efficience des produits et de réduction des IFT. L’utilisation de ces différentes applications électroniques AmaSelect sont cumulables. Leur paramétrage et leur mise à jour suffisent sans modifier le porte-jet.

Amazone présentera également le système DirectInject sur un pulvérisateur traîné. Il s’agit d’une cuve complémentaire d’un volume de 50 litres permettant d’injecter directement un produit pur, non dilué, via plusieurs points d’alimentation dans la rampe, minimisant ainsi le temps de réaction. Dans certaines situations de désherbage difficile ou dans des zones identifiées, ce produit vient compléter la bouillie de la cuve. A la fin des traitements, le surplus de la spécialité pure peut être récupéré.

La modulation par caméra

Attentif à la réduction des IFT, France Pulvé propose, sur les automoteurs de la collection Spectre, un système de détection par caméras embarquées sur la rampe. Celles-ci détectent la cible à toucher ou à éviter et adaptent la pulvérisation en conséquence (ouverture ou fermeture des buses à impulsion PWM et modulation de dose produit). Ce type de dispositif intéresse les constructeurs et les firmes phytosanitaires qui se sont associés pour créer le concept « parcelle propre ». Il s’agit de vendre une prestation de services aux exploitants agricoles. Ainsi, chacun, quelle que soit sa surface ou sa capacité d’investissement, peut avoir accès à de la technologie innovante et approuvée sans acquisition personnelle de matériel. Certaines coopératives agricoles proposent déjà ce service. Inscrite comme fiche action CEPP (Certificats d’Economie de Produits Phytopharmaceutiques), cette prestation génère 0,68 CEPP/ha traité.

Broyage : une large gamme, de deux à huit rangs

95 % des producteurs de pommes de terre ont recours au broyage des fanes. Pour répondre à ce besoin, Grimme a conçu la nouvelle gamme de broyeurs Toppa en cinq variantes. De deux à huit rangs, attelée à l’avant et/ou à l’arrière du tracteur, cette nouvelle génération de broyeurs s’adapte à tous les écartements de 75 à 90 cm. Pour correspondre au gabarit autorisé sur la route (moins de 3 m), Grimme propose des broyeurs six rangs et huit rangs en version repliable, ou quatre rangs transportables de façon longitudinale. Ce dernier reste la version la plus universelle. Il comprend un rotor à entraînement unilatéral, de grand diamètre et associé à des couteaux longs. Il est également équipé d’une large hotte d’aspiration. En option, celle-ci peut être recouverte de polyéthylène pour limiter l’adhérence de la végétation broyée. Cette puissante aspiration guide les fanes vers l’inter-rang et rend le broyage plus efficient. La génération Toppa peut aussi être équipée de roues de pression sur butte réglables en hauteur mais aussi en pression, indépendamment et sans outil. Leur passage referme les fentes provoquées par la croissance du bouquet foliaire et responsables du verdissement des tubercules. Autre option uniquement disponible sur les broyeurs repliables : le mode papillon. En bout de champ, il augmente la garde au sol et évite ainsi de percuter les buttes et d’endommager les pommes de terre. Enfin, le broyeur peut être recentré manuellement ou automatiquement grâce à l’option translation hydraulique.

Lors de l’événement, Ropa effectuera une démonstration dynamique de son broyeur de fanes KS 475, de quatre rangs, adapté aux écartements de 75 et 90 cm et avec un montage à l’avant ou l’arrière du tracteur. Le KS 475 dispose d’une forte aspiration qui broie les feuilles de pommes de terre. La gestion de la hauteur de coupe des fanes s’effectue grâce à l’attache trois points et aux axes des roues de support pendulaires (en option). D’autres équipements sont également optionnels : roues à pression pour refermer les fissures et dispositif de déplacement longitudinal pour un transport sur route en toute sécurité.

Déterrage et triage : du nouveau aussi du côté des trémies de réception

Grimme lance sa 3ème génération de trémies de réception RH Gen III avec des largeurs de fond de trémie de 2 m, 2,40 m et 2,80 m de large. Ces nouvelles trémies ont été entièrement repensées : nouveaux châssis, poche de fond mouvant plus profonde, amélioration de l’étanchéité pour limiter les fuites et mieux s’adapter aux barres anti-encastrement des bennes, meilleure capacité de nettoyage avec une possibilité de cascade supplémentaire des spires et un débit de chantier plus rapide (150 t/h soit 20 % à 30 % plus performant que la deuxième génération). Avec son système Turbo Clean, la RH Gen III nettoie plus efficacement les rouleaux spires, dont la rotation se fait désormais dans les deux sens. Le fond mouvant lubrifié par temporisation et l’armoire électrique conçue avec des composants standards facilitent la maintenance. Avec cette nouvelle génération de trémies de réception, le chauffeur dispose d’une aide aux manœuvres grâce à un système d’assistance avec leds de signalisation. Initialement vertes, elles passent à la couleur rouge lorsque la benne approche la zone de déversement, élargie de 10 cm pour un maximum d’aisance à la conduite. En option, un écran tactile isobus CCI guide les réglages de vitesse de rotation des rouleaux, d’angle d’inclinaison, etc. Enfin, il est possible d’équiper la RH Gen III du système Remain Control, unique sur le marché. Il consiste à maintenir une couche résiduelle de pommes de terre dans la trémie, pour limiter la hauteur de chute lors du prochain déversement de tubercules et donc procurer plus de respect produit.

Un trieur optique pour pallier le manque de main d’œuvre

Le tri des pommes de terre est essentiel à leur bonne conservation. Spécialiste du stockage, de la conservation et du traitement des pommes de terre, oignons et carottes, Tolsma-Grisnich distribue en exclusivité Optica Q, une nouvelle génération de trieur optique. Ce matériel offre une grande capacité de tri, soit un débit de chantier de 16 tonnes de pommes de terre de calibre moyen par heure. Grâce à l’intelligence artificielle, Optica Q traite une importante quantité d’informations en un laps de temps très court. Il photographie chaque pomme de terre sur cinq faces qu’il compare, en temps réel, à une base de données prédéfinie et évolutive selon les besoins. Optica Q comprend trois sorties directes, dont la principale réceptionne les pommes de terre dites correctes. Les deux autres sorties additionnelles servent à récupérer les tubercules à défauts (difformes, malades, etc.) ou les corps étrangers (cailloux, terre, etc.).

Ce trieur optique, d’une largeur de 1,20 mètre, s’intègre dans toutes les installations existantes avant la ligne de calibrage. Grâce à son travail efficace et fiable, il permet au producteur de s’affranchir d’une table de visite et donc de main-d’oeuvre.

Net-Irrig : piloter l’irrigation devient plus simple

Thierry Bordin, chargé de mission eau à la Chambre d’agriculture du Centre-Val de Loire et webmaster de l’OAD Net-Irrig

« Disponible sur une plateforme numérique sécurisée depuis un abonnement annuel, Net-Irrig by Seabex est un OAD (outil d’aide à la décision) de bilan hydrique dédié au pilotage de l’irrigation à la parcelle. Créé à l’initiative de la Chambre d’agriculture du Loiret, il a été entièrement revisité en 2020, en partenariat avec la start-up française Seabex. Pour accéder aux services de Net-Irrig, il suffit que l’agriculteur géoréférence la parcelle à irriguer et renseigne un certain nombre de paramètres : type de sol et d’irrigation, profondeur et tassement du sol, culture, etc.

Ces informations, combinées aux algorithmes et aux bases de données des Chambres d’agriculture et Solhydro de l’Inrae pour les sols, déterminent une réserve utile (RU) quotidienne du sol disponible pour chaque culture. En plus des prévisions météo les plus proches (moins de 1 km), des besoins journaliers de la culture et de la RU, qui servent à la réalisation du bilan hydrique de la culture, l’OAD propose des préconisations d’irrigation ou non. Sur un tableau de bord réactualisé au jour le jour, l’agriculteur visualise l’état de la réserve de survie du sol (eau qui reste dans le sol une fois la réserve facilement utilisable, RFU, absorbée). Si elle est atteinte, la culture subit un stress hydrique et perd en rendement et en qualité. Dans ce cas, un apport d’irrigation est indispensable. Ce risque peut être anticipé en simulant des apports d’irrigation dans le logiciel. Avec Net-Irrig, l’agriculteur sécurise sa production et réalise des économies d’eau, les apports d’irrigation étant strictement limités aux besoins de la culture. Il gère mieux son irrigation et bénéficie d’une meilleure efficience de l’eau ».