« Faites sécher les œufs de limaces en les exposant au soleil avant les semis de colza ! », recommande vivement Pierre Olçomendy, chef du marché anti-limaces De Sangosse. Dans cette campagne, avec déjà une pression forte des limaces grises à l’automne dans les blés, puis des niveaux d’attaques inédits dans les cultures de printemps, le ravageur devient le sujet N°1 d’inquiétude pour les cultures à venir.

10 fois plus d’hectares de betteraves protégés !

Des betteraves ressemées car complètement grignotées dès la levée, aux limaces grises qui se balancent en haut des épis de blé, la plaine a connu tous les cas de figure ! « Avec de telles conditions favorables, intervenir à vue c’est trop tard », insiste Pierre Olçomendy. Un indicateur révèle l’ampleur du phénomène : des granulés anti-limaces ont été épandus sur 100 000 ha déployés de betteraves contre 5 000 à 15 000 ha selon les années climatiques ! « De mémoire de De Sangosse, on n’avait jamais vu une telle intensité d’attaques avec des pressions jusqu’à 150 limaces/m2, partage Pierre Olçomendy. Certains ont dû faire jusqu’à quatre passages d’anti-limaces. Raison pour laquelle l’entreprise multiplie les conseils pour enrayer ces pullulations. »

Travail du sol puis protection avec les anti-limaces

Aussi, après la moisson, sans perdre de temps, un déchaumage est à prévoir. Il devrait significativement détruire les individus et les résidus de culture dans lesquels ils s’abritent. De plus, l’outil fait remonter les œufs à la surface du sol. La méthode est efficace. Sera-t-elle suffisante ? Systématiquement, pour éviter une explosion de la population, la réponse réside dans l’anticipation. « Trois semaines avant le semis, il faut vraiment connaître le niveau d’infestation avec le piégeage », ajoute Pierre Olçomendy. Il prend l’exemple d’une parcelle avec 120 limaces/m2 dénombrées avant un semis de tournesol. Un premier passage avec un outil à dents diminuait par deux le nombre d’adultes. Le lendemain, la herse rotative pour préparer le lit de semences ramenait la population à moins de 5 limaces/m2. De plus, la surveillance en continu avec le service Limacapt a détecté, sept jours après, une remontée de population au-delà de ce seuil de nuisibilité. « Alors, l’anti-limaces Metarex duo a été appliqué pour complètement éliminer les adultes et les juvéniles », partage-t-il.

Intervenir dès 1 limace/m2 pour le colza

Pour les colzas et les blés, la stratégie doit être la même. « Si le seuil de nuisibilité de 1 limace/m2 est dépassé en colza et de 5 à 10 limaces/m2 en blé malgré le travail du sol, la protection s’effectue dès le semis », préconise-t-il. Quant au choix de l’anti-limaces, la qualité de la formulation de l’appât joue un rôle important. Enfin, les semences doivent être enfouies car les limaces grises ne creusent pas le sol.